Saviez-vous que nous avons un point commun avec les orques, ces majestueux mammifères marins bicolores rendus populaires par le film Sauvez Willy et les démonstrations de dressage dans les parcs aquatiques ?
Voici le point commun :
Les orques et les humains survivent plusieurs années après la ménopause, car nos enfants ont besoin de plus de temps pour devenir autonomes.
Chez toutes les autres espèces, y compris nos cousins les singes, la ménopause marque le déclin et annonce la fin de la vie.
Le Vivant a rempli le rôle que la Nature lui a assigné : il a grandi, il s'est reproduit, il a pris soin de sa progéniture et l'a amené à l'âge de procréer à son tour : l'âge de l'autonomie.
Nos existences sont guidés par nos gènes.
Nos gènes ont un seul objectif.
Perpétuer l'espèce.
Survivre.
Tant que nous sommes fragiles et inexpérimentés, nous avons besoin d'un guide.
Vous êtes le guide des générations suivantes.
Génétiquement, c'est votre rôle.
On ne nait pas autonome, on le devient
Le rôle que jouent les parents pour leur progéniture.
Orque et humain vivent plus vieux parce que l'autonomie des jeunes arrive plus tard que chez la mouche tsé-tsé, le chimpanzé ou le pangolin.
En revanche, ce qui nous différencie de l’orque, c’est notre entourage.
Maman orque assume seule l’éducation du petit orque.
Chez l'homme, animal social, le rôle d'éducation des jeunes est partagé entre plusieurs membres de la tribu.
Comme le dit le proverbe : Il faut un village pour s'occuper d'un enfant.
Un vieux qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle 🔥
A l'époque où nos ancêtres chassaient le mammouth et peignaient leurs exploits sur les murs des grottes, la transmission du savoir était orale.
Les vieux étaient la mémoire de la tribu.
La tribu comptait sur eux pour apprendre comment survivre à un hiver rude, une attaque de tigre à dents de sabre ou l'ingestion de baies toxiques.
Les tigres n'ont pas survécu aux hivers rudes et nous avons banni les baies toxiques des menus quotidien, mais nous continuons à accumuler des connaissances tout au long de nos vies.
Appelez cela l'expérience ou la sagesse.
Des compétences acquises avec la longévité.
Des compétences indispensables à la survie de la tribu.
On aura toujours besoin d'un plus vieux que soi
Nous n'avons plus à nous inquiéter des tigres et des baies, des périls nouveaux se dressent sur notre chemin.
Des périls qui demandent des connaissances si vastes qu'une seule vie serait insuffisante pour les acquérir. Des périls que nos ancêtre qui vivaient rarement passé 45 ans n'auraient jamais pu conceptualiser.
Et donc, je me pose une question.
Puisque les gènes veulent notre survie.
Puisque notre monde est plus complexe.
Puisque nous devons trouver des solutions pour relever des défis nouveaux.
Puisque cette recherche demande du temps, de la recherche et de la sagesse....
Pourrait-on imaginer que notre longévité soit un effet de la complexification du monde et non pas seulement une conséquence de l'amélioration de nos conditions de vie?
Nos gènes qui ont compris que la survie dépend de notre capacité à relever les défis actuels pourraient s’adapter à la situation en augmentant la longévité humaine.
Après tout, elles ont déjà prolongé notre existence et celle des orques pour nous permettre d’éduquer nos enfants !
Si Mozart avait vécu aussi longtemps que Jeanne Calment
Imaginez qu'un chercheur vive jusqu'à 125 ans (le seuil actuel de la vie humaine). Imaginez ce que Pasteur, Mozart ou Molière auraient pu faire s'ils avaient vécu aussi longtemps que Jeanne Calment.
Quand bien même cette explication génétique ne tiendrait pas la route, nous ne pouvons plus considérer les vieux comme des poids morts qui ont fait leur temps et doivent désormais laisser la place aux jeunes.
Nous ne pouvons plus traiter par le mépris les “boomers” en leur reprochant d’avoir exploité - et ruiné - le système.
Non, l’histoire collective s’écrit collectivement.
Voyons la longévité comme un moyen de relever les défis.
Arrêtons de considérer la retraite comme une fin et les vieux comme des poids.
Pour cela, commençons par :
Trois changements indispensables
Primo : ne pas considérer les vieux comme un poids, mais comme une chance
Deuxio : ne pas exclure les vieux de la vie sociale, mais leur assigner un rôle actif
Tertio : Oublier le schéma mental enfance - vie active - retraite. Il était adapté à la population du siècle dernier, il est périmé à l’âge de la longévité.
Pensons plutôt notre existence comme une succession de phases d'apprentissage, de transmission et de repos.
Retourner le paradigme, c'est remettre les vieux dans l'équation. Ils ne sont pas un poids mort que les jeunes doivent supporter, mais des parties prenantes indispensables au bon fonctionnement de notre monde.
Retourner le paradigme, c'est abolir la frontière entre les générations et aborder la question de la longévité dès le plus jeune âge.
Nous jouons tous un rôle dans la survie de l'espèce et nous le jouons collectivement. La longévité, ce n'est pas un truc qui concerne les vieux, mais un truc qui concerne tout le monde.
La Silver économie, ce n'est pas le marché des plus de 50 ans, c'est le marché de la longévité à tout âge.
Je vous en donnerai une illustration renversante la semaine prochaine à partir d'une application smartphone qui promet de ralentir et inverser le vieillissement.... et qui vient de lever 5 millions de dollars auprès d'investisseurs blanchis sous les harnais pour y parvenir.
L'application s'appelle Humanity et je vous recommande la visite de sa home page bluffante !
séduisante votre idée d'une longévité induite par la complexité du monde ... sauf que la nouveauté d'aujourd'hui est que ce monde change tellement vite que ce sont les jeunes qui apprennent aux vieux (un certain nb de choses, pas tout, heureusement !) et que la transmission se fait ascendante et non plus descendante.
Primo/Deuxio/Tertio/Quatro : voir le monde avec les yeux des vieux le rend plus riche, plus dense / une autre beauté, un autre paraître, un temps pour chaque chose ; c'est cela aussi que les vieux nous donnent et nous apprennent.