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Comme d'habitude, beaucoup de choses sont dites dans ta newsletter Alexandre.

Avant de donner mon avis sur la déloyauté de la concurrence entre les saad et les startups, j'ai plutôt envie de souligner un point qui n'est pas abordé dans ton analyse, peut-on réellement parler de concurrence si cette offre "disruptive" arrive dans un univers ou les saad sont incapables de satisfaire la demande. Les difficultés de recrutement des saad sont elles uniquement liées à cette concurrence ? Pas sur...

L'offre de ces startups ne germe t-elle pas sur le manque de préparation du secteur a l'explosion démographique et un soutien de l'état insuffisant à la filière pour lui donner les moyens de rester attractif et compétitif ?

En ce qui concerne la différence de compétences entre des salariés de saad et un étudiant lambda, pour baigner au cœur du système depuis une vingtaine d'années, je ne suis pas sur que cet argument tienne la route. Mettre en avant la formation très minimaliste de ces professionnels de l'aide à domicile me semble aussi malhonnête que de mettre en avant les bienfaits de la relation humaine intergénérationnelle annoncée par les boites qui "utilisent" des étudiants.

A propos du droit du travail, auquel je suis particulièrement attaché, je ne pense pas que les étudiants (qui ont déjà un statut qui leur apporte une couverture sociale), misent sur les petits boulots dans leur plan de carrière pour avoir un impact sur la retraite qu'ils toucheront (ou pas) dans plus de 40 ans. D'ailleurs, si ils avaient le sentiment d'être exploités, ils continueraient à servir des burgers chez mc Do plutôt que participer à une aventure humaine auprès d'un public âgé. Si ces startups remplissent leur carnet d'adresse aussi vite et aussi massivement, c'est probablement qu'ils s'y retrouvent.

Concurrence déloyale certes, mais au lieu de crier au loup et se victimiser, peut-être que les saad devraient avoir une attitude plus introspective et chercher à augmenter le niveau de compétences de leurs salariés, se battre pour obtenir le soutien du gouvernement, et ne pas utiliser de bouc émissaire pour masquer leurs problèmes structurels.

Nous aurons l'occasion d'en discuter de vive voix, je me réjoui de te revoir bientôt sur la côte d'azur.

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Avatar de Françoise Mazire - fmAdom

Effectivement beaucoup de nuances à apporter dans votre article. Une très importante, ne pas confondre garde de nuit et présence de nuit en référence à la CCN de la FEPEM. Ce sont 2 interventions totalement différentes. Cette confusion génère tout ce débat. Ernesti met en relation des étudiants des professions de la santé. La garde de nuit ne permet pas de travailler le jour. La présence de nuit est compatible avec toute activité de jour, la différence est là. Il est important de faire cette nuance énorme. Une présence de nuit dort dans une pièce, séparée, à côté de celle de l'Aidé.e pour la.le rassurer ainsi que la famille. Cet emploi est régi par la CCN de la FEPEM. De même, pour la garde de nuit. La garde nuit est un poste de travail rémunéré pour l'ensemble des heures de présence. Sommes-nous toujours dans de l'esclavage quand il s'agit d'appliquer rigoureusement les termes d'une CCN ? Le vieillissement est une préoccupation qui doit permettre de travailler ensemble. Aidons ces jeunes entreprises à se structurer plutôt que de tomber à bras raccourcis sur elles.

Je partage tout à fait le fait d'avoir des agences, cela me paraît important également mais ne qualifions pas de garde de nuit, une présence de nuit, qui est légale dans le cadre de la CCN de la FEPEM.

Un autre sujet du vieillissement qui me paraît, plus grave, est le taux horaire pratiqué par beaucoup de personnes en Emploi Direct et non pas gré à gré, expression très très ancienne, qui finissent par coûter plus cher que le taux horaire des Prestataires, auquel s'ajoute les coûts lors de la fin du contrat ! Tout récemment, j'ai encore entendu parler de 18€ nets, pour stimuler la maman soit 31,26€ de l'heure, avant toute exonération et avantage fiscal. Ce combat là est à mener. Ce sont des intervenantes sans aucun cadre, cela est gravissime. Ces personnes ne sont pas sur LinkedIn et elles sont surbookées.

Il me semble essentiel de travailler sur ce sujet.

Les jeunes qui mettent en relation ont un nom, nous les connaissons, ils mesurent qu'ils dérangent. S'ils dérangent, peut-être répondent-ils à un besoin qui ne peut être servi par l'ensemble des Prestataires de SAP.

Travaillons ensemble, aidons-les et regardons de très près les personnes en Emploi Direct qui abusent.

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