Cinq minutes pour comprendre le rapport Broussy
Et pouvoir le critiquer en sachant de quoi vous parlez
Le rapport Broussy est sorti cette semaine.
Et le ballet des courtisans et des détracteurs s'est mis en branle.
Ceux qui le saluent sans l'avoir lu,
Ceux qui s'associent aux préconisations sans y avoir contribué,
Ceux qui disent qu'ils font déjà tout ça,
Ceux qui regrettent qu'il n'aille pas plus loin,
Ceux qui se lamentent que rien ne change dans ce pays,
Ceux qui préfèrent les attaques ad hominem à l'encontre de l'auteur,
Et enfin, ceux qui le lisent avant d'en parler.
Ceux-là sont les plus rares et les plus sages.
Et je ne dis pas cela car j'en suis.
J'ai lu les 175 pages du rapport dès sa publication afin de vous en livrer un digest qui vous permettra d'en comprendre les tenants, les aboutissants, le fonds, la forme et les idées maîtresses.
Je sais votre temps précieux, aussi vous ai-je préparé trois contenus.
La version courte, dans cette lettre, vous mobilisera pendant 5 minutes.
La version medium, sur Sweet Home, vous demandera une vingtaine de minutes.
Enfin, la version intégrale, le rapport lui-même, demande entre 4 et 6 heures, selon votre vélocité.
La version courte (5 mn)
C'est quoi le rapport ?
Rappelons en premier lieu la raison d’être de ce rapport.
Il doit éclairer le gouvernement sur les actions prioritaires en matière d’adaptation du lieu de vie. Il est donc destiné à l’Etat et doit proposer des mesures qui auront un impact sur les politiques publiques.
Ces priorités expliquent les orientations prises par le document et légitiment la désignation de Luc Broussy pour réaliser ce travail.
En effet, l’homme connait ce sujet sur le bout des ongles, car il baigne dans l’habitat collectif senior depuis plus de 30 ans. Ancien élu local, président du Synerpa, fondateur d’un cabinet conseil spécialisé en la matière et d’un média dédié aux EHPAD, il organise chaque année des assises qui réunissent les professionnels du secteur. Politicien engagé et arpenteur de territoire, il connait très bien de nombreux élus et acteurs locaux. Président de la filière Silver économie depuis 2018, il se bat pour faire avancer un sujet qui lui tient à coeur.
N’allez pas voir de la flagornerie dans cette biographie. Nous ne sommes pas d’accord sur tout, Luc et moi, mais je sais reconnaitre sa valeur pour le combat qu’il mène et qui est également le mien depuis plusieurs années.
Nous rêvons d’un monde où vieillissement rime avec liberté.
Luc y oeuvre du côté de l’Etat et des collectivités locales, je m’y emploie avec les entreprises et les entrepreneurs.
Le sujet
Le rapport de Luc Broussy s’intéresse au vieillissement et à l’autonomie des 75 – 84 ans, l’âge de la fragilité. Celui auquel les humains sont le plus susceptibles de perdre leur autonomie à cause d’un accident ou d’une maladie chronique.
Les prémisses
Le vieillissement humain fragilise notre organisme et nous expose à des accidents qui peuvent provoquer une perte d’autonomie partielle ou totale, voir une mort prématurée.
Beaucoup d’accidents sont provoqués par un environnement qui n’est pas adapté (logement, immeuble, quartier, transports)
Nous devons donc adapter cet environnement afin de limiter les accidents et assurer une longévité heureuse aux citoyens.
La synthèse
S’il fallait résumer le rapport Broussy en sept points clés, je dirais que :
C’est un état des lieux très complet sur la situation
Il ose aborder la question du chez soi, en interrogeant ce chiffre souvent évoqué, mais jamais expliqué des 90% de français qui veulent vivre chez eux et en se disant que « chez soi » est plus un état d’esprit qu’un lieu.
Il propose de simplifier des choses complexes et de rationaliser des organisations kafkaiennes.
Mais, il ajoute son lot de normes, comités théodules, certifications, obligations, contrôles et organisation centralisées, parfois sous l’impulsion de promoteurs desdites solutions dont la pertinence reste à démontrer et dont la philosophie va à l’encontre même de la liberté de chacun.
Et puis, il imagine un système qui serait régi par les gros acteurs, l’Etat et les organismes nationaux, les bailleurs sociaux et les gros promoteurs. L’initiative locale, individuelle et l’entreprenariat sont exclus de sa représentation.
Il apporte une solution aux problèmes existants et qui pourraient s’aggraver avec l’augmentation de la population âgée,
Mais il ne tient pas compte des évolutions médicales, sociétales et technologiques qui pourraient changer la donne, ni des impacts conjugés de la transition climatique ou des aspects environnementaux de l’adaptation du pays.
La version medium (20 mn)
Découvrez le rapport comme si je vous en faisais la chronique à haute voix :
La version intégrale (6 heures)
175 pages.
6 heures de lecture environ.
Mais vous pouvez le faire en plusieurs fois.