🤘Comment persuader les citoyens des bienfaits de l'habitat inclusif

On ne change pas le monde avec des lois, mais avec des gens.

La vie, c’est comme une boite de chocolats. Parfois on promet à son public une newsletter consacrée à un sujet, mais les aléas de l’actualité mettent un autre thème plus excitant sur l’avant-scène et l’auteur de votre rendez-vous dominical préféré est irresistiblement attiré par cet autre sujet en béton armé.

Et de béton, il va justement en être question dans mon édito, puisque je vous parle d’habitat inclusif.

Habitat inclusif, c’est quoi ?

C’est un mode d’habitat partagé et accompagné. Il permet à des citoyens qui ne peuvent ou ne souhaitent pas vivre dans leur domicile individuel d’habiter un logement, un vrai, au lieu de résider dans un établissement médico-social.

C’est une alternative à cet habitat individuel que les citoyens plebiscitent, mais qui s’avère parfois insuffisant pour répondre aux besoins et aux limitations que la vie met sur notre chemin : isolement, problèmes de santé, handicap, épilepsie pharmacorésistante, etc.

Selon les auteurs, on parle de béguinage, habitat partagé, groupé, alternatif ou inclusif… mais seul ce dernier bénéficie d’un régime juridique établi par la loi ELAN de 2018.

Les habitants de Chamarel, coopérative d’habitants à Vaulx-en-Velin

Le sujet m’intéresse et il vous intéresse

Je m’intéresse au sujet depuis 4 ans et j’ai beaucoup écrit dessus, pour Sweet Home et pour nos clients, mais les choses se sont accélérées l’année dernière quand j’ai co-fondé avec dix entrepreneurs le collectif 150 000 en 2030 qui cherche à promouvoir l’habitat partagé auprès des citoyens et des pouvoirs publics.

Si vous souhaitez en savoir plus sur cette aventure, je vous invite à lire le récent édito où je présente le collectif (même si le titre ne l’évoque pas).

🗳️ Beaucoup de candidats, peu d'élus

Et donc, avec le collectif, nous recherchons des moyens pour promouvoir l’habitat alternatif.

L’un de ces moyens, c’est d’organiser une campagne dans les médias, ce que nous faisons depuis 2 mois, avec un certain succès, grâce à la pugnacité de notre spin doctor experte es médias, Myra Frapier : le collectif a fait l’objet d’une vingtaine d’articles dans la presse nationale.

Un train chasse l’autre

Cependant, vous savez comme moi que la médiatisation n’a qu’un temps.

L’information est volatile et même si elle profite à la croissance du collectif, nous devons rechercher des actions de communication plus pérennes afin d’ancrer notre action dans votre quotidien et de persuader nos interlocuteurs du bien fondé de notre démarche.

Ce n’est pas que de la com.

C’est aussi une raison d’être.

Nous ne sommes pas là pour faire les guignols sur B Smart, mais pour faire avancer le schmilblick en aidant les vrais gens.

Nous sommes là pour avoir un impact positif auprès des citoyens et des collectivités locales.

Nous sommes là, car nous rêvons d’un monde où l’habitat n’est pas discriminant.

Et donc, cette semaine

Cette semaine, j’ai lu un rapport et participé à un atelier.

Et ces deux actions m’ont donné une idée sur laquelle j’aimerais avoir votre avis.

Le rapport, c’est celui-ci :

Il a été commandé à l’EHESP (c’est l’école des hautes études en santé publique) par la CNSA.

Il repose sur une étude de terrain menée par les autrices dans 4 habitat alternatifs.

Il montre quels sont les atouts, mais aussi les limites de l’habitat alternatif.

Limites en termes d’organisation, de modèle social et économique.

Limites en termes de projet de vie plus souhaitable que l’institution, mais parfois imposé aux habitant qui se retrouvent là, faute de mieux.

Limites en termes d’offre (y en a pas assez), de visibilité (on sait pas que ça existe), d’accessibilité (c’est tellement spécialisé que c’est pas pour tout le monde) et aussi d’inclusion (c’est réservé aux vieux et aux handicapés, mais les autres populations fragiles comme les mères célibataires ou les mineurs en difficulté n’y accèdent pas, pour des raisons de financement fléché).

Si vous souhaitez le lire : rapport CNSA habitat alternatif, ça prend 4 heures. Je l’ai terminé hier, je vais le digérer un peu avant d’en faire une synthèse que je publierai sur Sweet Home (promis, je vous la partagerai).

Que dit le rapport, en synthèse

En synthèse, ce rapport montre qu’un travail consultatif avec les parties prenantes profiterait à tout le monde.

Et donc, je me dis que ça serait intéressant d’organiser des ateliers pour faire cogiter les citoyens, les élus et les porteurs de projets autour de ce thème.

Mais comment éviter les conférences barbantes, les tables rondes soporifiques et les exposés top-down ?

Justement, ce matin, j’ai participé à une fresque du climat.

La fresque du climat

C’est un atelier d’intelligence collective qui réunit 8 citoyens pendant 3 heures afin d’identifier ensemble les causes et les conséquences du déréglement climatique et surtout, de réfléchir à des moyens pour passer à l’action et changer le paradigme.

Lancé il y a 4 ans, ce projet a déjà sensibilisé plus de 400 000 citoyens.

Si vous ne connaissez pas, je vous recommande cette courte vidéo.

Le sujet n’est pas complètement inédit pour moi.

Je connais la fresque depuis plusieurs années, je songe à créer un format similaire pour l’habitat depuis presque aussi longtemps, mais je voulais auparavant participer à une fresque (ça c’est fait) avant d’étudier la transposabilité du modèle dans le domaine de l’habitat.

J’avais fait un premier test en mars 2019, avec Caroline Deligny, la fondatrice de La Maison des Cultures, un habitat partagé et accompagné pour les malades d’Alzheimer dont la première maison a ouvert à Thomery (77).

Le premier atelier

Invités par la mairie de Mitry Mory (77), Caroline et moi avions animé un atelier participatif afin d’aider les citoyens à imaginer où implanter un habitat inclusif dans leur commune et comment l’aménager.

L’expérience avait été intéressante et j’avais mis le sujet sous le boisseau en attendant une bonne occasion de réactiver la réflexion.

Eurêka 💡

Fort de ces 3 expériences (le rapport, la fresque, le premier atelier), je me suis dit qu’on pourrait reproduire le concept autour de l’habitat.

Et je me demande ce que vous en pensez.

Alors je vous propose de me donner votre avis.

Si vous trouvez que l’idée mérite d’être approfondie, mettez un petit coeur ♥️ en cliquant sur like ci-dessous.

Si vous avez envie de contribuer au sujet ou de faire des suggestions, dites-le en commentaire.

Enfin, si vous préférez m’en parler de vive voix, prenons date pour un petit rendez-vous :

https://alexandre-faure.youcanbook.me

Quelle que soit votre contribution à cette réflexion, merci.

Vous m’aidez à faire avancer le schmilblick dans la bonne direction.