Journée Nationale des Aides à Domicile : Célébration ou Mascarade ?
Maximiser l'impact de la Journée Nationale des Aides à Domicile: stratégies pour transcender les remerciements et initier un véritable changement dans la profession.
Bienvenue dans la dernière édition de Longévité. Votre newsletter de ce dimanche 17 mars est sponsorisée par Apolean, agence conseil en marketing, leader sur le marché des 50+ depuis 15 ans.
Je trouve cette contribution particulièrement pertinente, attendu que nous allons décortiquer la stratégie actuelle de la journée nationale de l’aide à domicile et réfléchir à des scénarios pour en faire quelque chose de plus percutant.
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J’avais tort
Il y a deux ans, je l'avoue, j'ai accueilli l'annonce de la Journée nationale des aides à domicile avec un scepticisme à peine voilé. Une journée de plus dans le calendrier me semblait être une consolation bien modeste face à la demande d'une hausse des tarifs par la profession. Pourtant, avec le recul, il apparaît que cette initiative pourrait s'avérer bien plus stratégique qu'elle n'y paraissait.
Certes, une augmentation des tarifs aurait procuré un soulagement immédiat, mais elle aurait pu, tout aussi rapidement, être absorbée par l'oubli collectif. Une journée nationale, en revanche, s'ancre dans la durée. Tel un monument immuable, elle offre un piédestal annuel pour la reconnaissance et les revendications futures.
Mégaphone
La Journée nationale des aides à domicile n'est pas une médaille jetée aux acteurs du secteur, mais un mégaphone qui, année après année, permettra de porter leur voix. Ce n'est pas seulement un jour de visibilité, mais une opportunité récurrente de rappeler l'importance capitale de ces professionnels dans le maintien de la dignité de nos aînés et des personnes dépendantes.
La Journée nationale des aides à domicile se présente donc comme une étoile fixe dans le firmament des causes sociales. Elle est une promesse de pérennité dans un monde en perpétuelle évolution. Avec perspicacité, la fédération a su reconnaître la force de cette continuité plutôt que l'éphémère d'une augmentation.
Ainsi, aujourd'hui, plutôt que de verser dans un cynisme facile, je choisis de célébrer la perspicacité de ceux qui ont œuvré pour l'institutionnalisation de cette journée. Oui, j'ai douté, mais aujourd'hui, je suis convaincu que c'était une étape nécessaire, même astucieuse, vers un avenir où chaque 17 mars servira de rappel à la nation de la valeur inestimable de nos aides à domicile.
Alors que la journée se déroule, souvenons-nous qu'une reconnaissance annuelle n'est que le début. Travaillons ensemble pour que les échos de cette journée résonnent tout au long de l'année, transformant l'appréciation en action, et la gratitude en changement tangible.
La Journée nationale des aides à domicile est bien plus qu'une date; c'est un symbole de reconnaissance, un appel à l'action, et je suis fier de me joindre à la symphonie des voix qui s'élèvent pour dire : votre travail est vu, entendu, et profondément apprécié.
Récupération et options faiblardes
Attention toutefois. Il serait naïf de penser que le simple fait de marquer une journée dans le calendrier suffira à transformer la réalité de ces travailleurs essentiels.
Oui, ce jour peut devenir un catalyseur, une occasion pour les aides à domicile de se rassembler et d'insuffler une nouvelle vigueur à leurs revendications légitimes.
Oui, il doit être un espace de dialogue annuel, une promesse de renouvellement de l'attention portée à leurs enjeux.
Oui, c’est le moment idéal pour des annonces fortes, des publications éditifantes et des opérations coup de poing.
Mais si vous n’y prenez garde, si vous vous laissez endormir, si vous cédez à la facilité, cette journée n’aura une portée que symbolique, suscitera un intérêt infinitésimal et sera récupéré par les pouvoirs publics qui se contenteront de messages généralistes et peu engageants qui seront bien vite noyés sous le flot incessant de l’actualité.
Attention à la mièvrerie
La Journée nationale des aides à domicile a été instituée pour saluer l'engagement de ces professionnels incontournables dans la vie quotidienne de nos concitoyens les plus fragiles. Le ministère de l'autonomie reconnaît leur contribution vitale et aspire à concrétiser le virage domiciliaire, soulignant la volonté des Français de vivre chez eux le plus longtemps possible.
Qu’attend-il de cette journée, notre gouvernement (extrait de la page susmentionnée) :
Donner de la visibilité à ces centaines de milliers de personnes, et notamment des femmes, qui prennent soin et accompagnent, de manière professionnelle, les personnes âgées ou en situation de handicap dans leurs gestes de la vie quotidienne ;
Renforcer la prise de conscience collective des Français de ce qu’est la fragilité́, la perte d’autonomie et le handicap ;
Rappeler à la société ce qu’elle doit à ces professions essentielles qui font vivre le lien social et le prendre soin au quotidien ;
Reconnaître que ce métier est indispensable pour permettre aux personnes âgées et en situation de handicap de vivre à domicile.
Cette reconnaissance s’exprime à travers une campagne de communication sans grande ambition, sans grande portée et dont la finalité reste floue…
Bien sûr, ces visuels qui transpirent la bienveillance sont bien sympathiques.
Mais cela manque d’ambitions.
À l’instar des applaudissements au balcon pendant le confinement… Si vous voyez ce que je veux dire.
Le rendez-vous raté
Autant, je trouve l’idée d’une telle journée stimulante, autant la direction insufflée par le ministère et adoptée aujourd’hui par les professionnels me semble manquer d’envergure.
Pour préparer mon article, j’ai réalisé plusieurs recherches sur le web en quête d’annonces percutantes sur le programme de la journée du 17 mars et je n’ai rien trouvé de plus que le rappel du contexte, la justification de la journée et une fédération (Adedom) qui se plaint de la faiblesse des aides publiques.
Donc, d’un côté des fédérations se sont battues pour faire reconnaître une journée nationale et de l’autre, elles ne saisissent pas cette opportunité pour marquer sérieusement le coup. Tout porte à croire que pour l’heure, les fédérations professionnelles et les organismes du secteur n’ont pas d’autre feuille de route que la gratitude.
Et donc, nous allons encore avoir droit à des déclarations éplorées sur les réseaux sociaux, des photos de Fadila Khattabi en compagnie d’aides à domicile souriantes et l’éternelle complainte des fédérations qui réclament plus d’argent public.
(…) Si cette journée offre une opportunité de réaffirmer l’engagement de la fédération Adédom envers ces professionnels dévoués et de sensibiliser aux défis auxquels ils sont confrontés, il est malheureusement également nécessaire de rappeler dans quel état se trouve notre secteur essentiel à la cohésion de la nation. - CP Adedom du 14.3.24
Passez à l’offensive
Cette journée doit être plus qu'une marque de gratitude ; elle doit être une rampe de lancement pour une série d'actions concrètes et une réflexion approfondie sur l'avenir de la profession.
Il est impératif de reconnaître que les défis sont multiples et que nos objectifs doivent être clairs et précis.
J’en vois trois.
Premier Objectif : Expliquer le métier pour casser les fausses croyances
Expliquons aux Français l'importance de ces missions de valeur. Il est essentiel de démontrer pourquoi le dévouement et les compétences des aides à domicile méritent une rémunération juste et respectueuse. Mais cela ne pourra se faire sans expliquer la profession. Sans amener les citoyens à comprendre pourquoi l’aide à domicile est indispensable.
Et pour ce faire, il ne s’agit pas simplement de changer le regard de façon abstraite avec des messages d’espoir. Il s’agit de montrer que l’aide à domicile n’est pas une aide ménagère.
L’aide à domicile, c’est la personne qui comprend intimement la douleur physique et morale de son bénéficiaire.
Qui sait dialoguer et l’assister dans toutes les étapes difficiles de la dépendance ou du handicap.
Ces étapes où nous constatons notre incapacité à réaliser seuls des actions aussi simples que sortir du lit, s’asseoir sur les toilettes ou enfiler une chaussette. Et où nous serions reconnaissants vis-à-vis de la personne qui compensera nos limites, sans jugement, sans commisération et avec un geste sûr et professionnel.
Une journée comme le 17 mars, c’est aussi l’occasion de présenter toutes les alternatives qui ont été développées avec le secteur du care, comme les familles d’accueil et l’habitat inclusif, dont la reconnaissance est encore trop faible.
Ce qui m’amène au deuxième objectif…
Deuxième Objectif : Améliorer la reconnaissance par les prescripteurs
Les interactions entre les professionnels du care doivent être fluides et constructives. Nous devons œuvrer à une meilleure compréhension des rôles de chacun pour optimiser la coordination, l'efficacité et la qualité des soins.
Une journée nationale, c’est une occasion en or pour des opérations de communication, des rencontres professionnelles et des échanges sur le terrain afin que les prescripteurs les plus pertinents comprennent la réalité du métier (voire premier objectif), l’organisation et les compétences des organismes ainsi que la profondeur des interventions.
Cela évitera peut-être enfin que les assistantes sociales et les médecins traitants envoient à l’Ehpad des personnes dépendantes qui pourraient rester chez elles.
Troisième Objectif : Augmenter l’attractivité de la profession
Face à une demande croissante et des carences énormes en termes de personnel, il est urgent de trouver de nouveaux candidats. La Journée nationale devrait servir de plateforme pour attirer l'attention sur les carrières dans l'aide à domicile.
Il est vital d'engager des campagnes ciblées qui mettent en lumière les opportunités, la satisfaction professionnelle et l'impact sociétal de ces métiers, attirant ainsi de nouveaux talents.
Et c’est donc en complément des deux premiers objectifs que cette journée pourrait servir à sensibiliser les jeunes professionnels sur les enjeux, réalités et perspectives de la profession.
En un mot
Il y a plus de journées nationales que de jours dans le calendrier grégorien. Pourtant, vous n’avez jamais entendu parler de la plupart, tandis que d’autres ont réussi leur OPA sur l’attention médiatique et l’agenda politique.
L’enjeu, pour 2025, serait donc de s’inspirer des bonnes stratégies afin que le 17 mars devienne une date aussi ancrée que la Fête du Travail ou la Journée Internationale du droit des Femmes.
Bom Dia 👋🏼
Et c’est fini, les amis de Longévité !
Merci d'avoir lu ce dossier !
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Je pense bien à vous jusqu’à notre prochain rendez-vous.
- Alexandre 🤘🏼