Le livre n'est pas sorti — la communauté existe déjà
De l'analyse indépendante au livre en préparation : ma méthode de travail — et comment participer à l'aventure.
Ma dernière newsletter sur la stratégie “comme papa” des startups de la Silver économie a suscité quelques réactions. Un entrepreneur m’a demandé pourquoi je ne l’avais pas contacté avant de publier mon analyse. La question revient régulièrement. Elle mérite une réponse claire, qui dépasse le cadre d’un simple échange LinkedIn.
Cette réponse, c’est l’occasion de vous expliquer ma méthode de travail. Une méthode qui s’articule autour de trois piliers complémentaires : l’analyse indépendante des sources publiques, le dialogue avec les experts du secteur, et la transmission sous différents formats. Ces trois dimensions nourrissent aujourd’hui un projet plus ambitieux : un livre sur la longévité, dont je souhaite faire un objet de rencontre avec vous.
Analyser sans demander la permission
Ma méthode éditoriale repose sur un principe simple : travailler à partir de l’information accessible à tous. Interviews publiées, communications officielles, annonces LinkedIn, rapports publics, données ouvertes. En procédant ainsi, je me place dans la même position que n’importe quel observateur du marché. Je vois ce que vous voyez. J’analyse ce que vous pouvez analyser.
Cette approche comporte un risque : celui de ne pas saisir toutes les nuances d’une stratégie interne. Je l’accepte. En contrepartie, elle me garantit une liberté totale. Je ne suis redevable de rien. Je n’ai pas à arbitrer entre ce qu’on me confie en off et ce que je peux écrire.
Et surtout, elle vous permet de reproduire l’exercice. Que vous soyez entrepreneur, investisseur ou simple citoyen curieux, vous pouvez vérifier mes sources, contester mes conclusions, prolonger mes analyses. C’est cette transparence qui fait la valeur du travail.
Il y a deux ans, j’avais analysé Nold, le projet de Silver économie lancé par Danone pour explorer le segment des quadras et quinquas soucieux de bien vieillir. Partant d’un simple communiqué de presse, j’avais décortiqué le concept : stratégie média communautaire, ciblage des “quincados”, risque de tension entre l’approche relationnelle des fondatrices et l’impatience de Danone à rentabiliser l’investissement. Les responsables du projet m’ont contacté après publication. Tout en regrettant que je ne les aie pas appelées avant, elles ont confirmé mes déductions point par point.
Qu’il s’agisse du rachat de Domitys par AG2R, de la déconfiture du groupe AVEC ou de la stratégie silver de La Poste, cette méthode me permet généralement de tomber juste. Et ma fierté, c’est de pouvoir sourcer mes données pour que vous puissiez faire de même.
Le dialogue comme complément, pas comme préalable
Cela ne signifie pas que je travaille en ermite. Bien au contraire : une grande partie de mon temps est consacrée aux échanges avec les professionnels du secteur. Simplement, ces échanges viennent enrichir l’analyse, pas la conditionner.
C’est tout le sens du podcast que j’ai lancé. Recevoir des experts me permet d’approfondir mes connaissances, d’ouvrir de nouveaux angles de réflexion et de les partager avec vous. L’épisode enregistré cette semaine avec Emmanuel Thouan et Benjamin Zimmer en est un bon exemple. En une heure d’échange, trois enseignements majeurs ont émergé.
D’abord, l’importance du design comme démarche systémique dans la Silver économie. Non pas le design réduit à l’esthétique, mais une méthode transversale centrée sur l’humain, qui permet de concevoir des produits non stigmatisants. L’exemple scandinave montre la voie : observation terrain, co-conception, humilité face aux besoins réels.
Ensuite, la nécessité de rompre avec la segmentation marketing traditionnelle. Il existe une pluralité de seniors — du jeune retraité dynamique à la personne très âgée dépendante — avec des aspirations et des moyens tout aussi variés que le reste de la population. Les solutions doivent être pensées pour cette diversité.
Enfin, le rôle de l’intelligence collective dans l’innovation. Le serious game et les méthodes collaboratives permettent d’impliquer toutes les parties prenantes pour dépasser les postures hiérarchiques et générer des prototypes rapidement testables. L’innovation dans ce secteur vient moins de la technologie que de la capacité à transformer la culture organisationnelle.
Les tables rondes
L’autre format que j’affectionne, c’est l’animation de tables rondes. Organiser l’échange, choisir les angles, faire dialoguer les invités au-delà de la simple promotion de leurs solutions : c’est un exercice exigeant mais gratifiant.
France Silver Eco et Idealco m’ont proposé d’en animer deux à Silver Economy Expo 2025 — l’une sur l’IA au service du bien vieillir (mardi 25.11), l’autre sur les finances et le patrimoine des seniors (mercredi 26.11). Et le 11 décembre, c’est pour Nutrisens et l’UD2MS que j’animerai une rencontre consacrée aux repas en EHPAD pendant les Journées Francophones de Nutrition à Lyon.
Ces moments de confrontation d’idées sont irremplaçables.
Le livre : de la méthode au projet éditorial
Ces deux approches — analyse indépendante et dialogue expert — convergent aujourd’hui dans un projet plus ambitieux : un livre sur la longévité.
L’idée est née d’un constat. Trop de contenus sur le vieillissement se focalisent sur la fin de parcours : la dépendance, l’EHPAD, la fin de vie. Or le vieillissement est un processus qui commence bien plus tôt — dès 18 ans au niveau cellulaire. Et les questions qu’il pose ne concernent pas seulement “les vieux”, mais toutes les générations.
Le livre suit le parcours de Marie-Claire, 52 ans, qui devient aidante de ses parents vieillissants. Cette expérience la conduit à explorer trois cercles concentriques.
Le premier, c’est l’autonomie de ses parents : comment gérer leur fragilité tout en respectant leurs libertés — logement, finances, juridique, liens sociaux.
Le deuxième, c’est sa propre longévité : que peut-elle faire maintenant pour préserver sa jeunesse et s’organiser pour rester autonome quoi qu’il arrive.
Le troisième, c’est la transformation sociétale : comment repenser collectivement le travail, la famille, l’éducation pour vraiment adapter notre société au vieillissement.
Cette structure en quatre parties et cinquante chapitres refuse les injonctions normatives du “bien vieillir”. Chacun construit son propre chemin de longévité selon ses valeurs et ses contraintes. Mon rôle n’est pas de prescrire, mais d’aider à se poser les bonnes questions et à trouver ses propres réponses.
13 événements pour faire communauté
Le livre avance bien. Plusieurs maisons d’édition de renom ont manifesté leur intérêt et les discussions sont en cours pour une parution dans le courant de l’année prochaine. Mais je ne veux pas me contenter d’une sortie classique en librairie.
J’ai décidé d’organiser, après la publication, une série limitée de treize événements — mon chiffre porte-bonheur — autour des thématiques du livre. Le format : une conférence-lecture de plusieurs chapitres, construite sur mesure selon les besoins de l’organisateur, suivie d’un échange avec le public. Chaque participant repartira avec son exemplaire dédicacé — les livres sont inclus dans la prestation, prêts à être distribués à vos équipes, vos adhérents ou vos clients.
Pourquoi treize seulement ? Parce que je veux que chaque événement soit unique, co-construit avec celui qui l’accueille. Et parce que ces rencontres me permettront de constituer une première communauté de lecteurs engagés — ceux qui auront réservé leur place avant même de tenir le livre entre leurs mains.
Prenons un exemple concret. Le livre explore trois fils rouges qui traversent les quatre parties : l’habitat et le lieu de vie, l’autonomie décisionnelle, et la fragilité. Chacun suit une progression — du réactif au proactif, de l’individuel au collectif.
L’autonomie décisionnelle, par exemple, commence par une question douloureuse : qui décide pour mes parents quand ils ne peuvent plus décider eux-mêmes ?
Elle se prolonge par une prise de conscience : comment préserver ma propre liberté de choix future, notamment via un mandat de protection ?
Elle s’élargit ensuite à l’autonomie corporelle — ce que la prévention biologique permet de reconquérir.
Et elle débouche sur une réflexion sociétale : comment redéfinir le handicap et la dépendance, comment combattre l’âgisme qui infantilise les aînés ?
De l’impuissance face à la fragilité parentale à la maîtrise de sa propre trajectoire : c’est ce parcours émancipateur que je souhaite partager lors de ces événements. Et selon votre public — salariés en questionnement sur leur rôle d’aidant, adhérents soucieux d’anticiper leur avenir, clients en quête de repères — je peux adapter l’angle et la profondeur de la réflexion.
Ces événements s’adressent aux organisations qui souhaitent offrir à leurs équipes ou à leur communauté un moment de réflexion sur la longévité. Mutuelles, caisses de retraite, réseaux d’aidants, collectivités territoriales, entreprises engagées dans le bien-vieillir : si vous pensez que votre public serait intéressé, c’est maintenant qu’il faut en discuter pour réserver l’une des treize dates.
Trois créneaux sont déjà en discussion. Répondez à ce mail avec l’objet “Livre” et je vous recontacte sous 48 heures pour explorer ensemble ce que nous pourrions construire.


![[Masterclass] Emmanuel Thouan et Benjamin Zimmer, le design au service de la Silver Economie](https://substackcdn.com/image/fetch/$s_!dewn!,w_140,h_140,c_fill,f_auto,q_auto:good,fl_progressive:steep,g_auto/https%3A%2F%2Fsubstack-video.s3.amazonaws.com%2Fvideo_upload%2Fpost%2F179531969%2Febeec8bb-c371-446f-acd0-6fa284cd3ddc%2Ftranscoded-1763707852.png)

J'apprécie à la fois la méthode avec ses angles complémentaires et le fait de la rendre publique. Merci
Bonjour, merci pour cette précision Alexandre Faure mais elle ne me convainc pas... Si le dialogue existe avec les experts alors tout est déjà tronqué car si les experts n'ont pas de légitimité ce sont peut-être des concurrents et cela fausse l'interprétation des données publiques. Et les experts, experts de quoi? du constat qu'une entreprise est "morte" on peut tous le constater quand il est trop tard, mais où sont leurs expertises pour changer la donne AVANT? France Silver Eco? Matières grises? CNSA? Benjamin Zimmer expert des start-up? Du Design? Diriez vous que Silver-Vallée n'a pas bien conseillé ses adhérents? Que Silver-Eco à fait des trophées de figuration? Que les médailles d'or du concours Lépine sont en chocolat? Non moi je pense que ceux qui nous gouvernent dans la filière SILVER-ECO sont à côté des enjeux et sont bien au chaud dans leur tout d'ivoire... C'est à mon avis sur le terrain de l'innovation et de l'entrepreneuriat que pourraient se jouer les interviews avec les fondateurs, et des vrais experts comme par exemple @Silvain Dauber pour le répit des aidants, et ceux qui savent de quoi ils manquent et de quoi ils parlent au quotidien... Je pense que cela donnerait de la "Longévité" aux livres à venir. Mes propos n'engagent que moi.