Présidentielles US : Jusqu'où un candidat doit-il être transparent sur sa santé ?
Un Président doit-il être transparent sur sa santé ? | Comment peut-il communiquer avec clarté sur sa santé et sa capacité à faire le job ?
Le mois dernier, le premier débat de la campagne présidentielle américaine a apporté à tous les téléspectateurs la preuve que le Président Joe Biden est - très - malade.
Ses proches ont beau nier en bloc, personne n’est - plus - dupe.
Ses balbutiements, ses absences, ses chutes et ses contresens ne se produisaient pas pour la première fois. Ils interviennent dans la continuité d’innombrables incidents survenus au cours du mandat présidentiel (2020 - 2024).
Un Sage admettrait son problème et abdiquerait.
Mais c’est sans compter sans plusieurs critères :
L’entourage : l’épouse, les proches conseillers poussent le candidat à se représenter.
Biden est convaincu qu'il est le seul à pouvoir battre Trump, étant donné qu'il l'a déjà fait une fois.
Donald Trump lui-même estime que son adversaire n’est pas “trop vieux pour le job”. Sage position puisqu’il n’a que 4 ans de moins !
Le déni : Il est probable que Joe Biden refuse de mesurer l’impact réel de son état sur sa fonction.
Les grands médias américains d’obédience démocrate ont longtemps été partagés sur l’attitude à adopter. Mais depuis le débat présidentiel, ils ne peuvent plus faire l’autruche. Les digues sont ouvertes et les preuves d’un état pathologique installé s’accumulent.
Un spécialiste de Parkinson s’est rendu dix fois à la Maison Blanche
Le président utilise des fiches pour savoir à qui il s’adresse
Sur les estrades de ses allocutions, ses collaborateurs dessinent une flèche au sol pour indiquer la direction du public
Etc.
Les soutiens de Biden se retirent les uns après les autres et l’hypothèse d’un nouveau candidat se renforce de jour en jour. Le nom de Michele Obama circule dans “les milieux autorisés”. Je l’ai découvert dans l’excellente analyse réalisée par le média
, Dans cet édito :Double tournant
Ce débat marque un double tournant dans l’opinion américaine. D’une part, nous l’avons vu, il libère la parole sur la maladie de Biden et son incapacité à assurer un second mandat à la tête d’un grand pays. D’autre part, il recentre le problème sur sa cause réelle : la maladie.
La fragilité de Biden est identifiée, analysée et questionnée depuis des années, mais jusqu’à maintenant, les critiques portaient sur son âge et non sur une maladie.
Toute la presse questionnait la pertinence d’avoir un Président octogénaire, réclamant un âge de la retraite pour les dirigeants politiques.
Outre Biden, la vidéo du sénateur Mitch McConnell, 81 ans, figé pendant 20 secondes devant les caméras de télévision et celle de la sénatrice Dianne Feinstein, 90 ans, semblant confuse lorsqu'on lui a demandé de voter en commission ont fait le tour d'Internet et des journaux télévisés en juillet dernier.
Et pour ces trois politiciens américains, tous les médias questionnent l’âge avant la maladie.
Est-ce qu’on parle d’âgisme ?
Pour mémoire, l’âgisme = Attribuer à la vieillesse des comportements, attitudes, émotions, opinions qui peuvent s’expliquer d’une autre manière.
Si l’on peut blâmer les personnes coupables d’âgisme, reconnaissons-leur le bénéfice du doute lorsque leurs victimes (les personnes âgées) refusent d’admettre que leurs comportements a-normaux sont dus à une pathologie ou son traitement.
Il faudrait - je ne l’ai pas fait - interroger des personnes âgées et malades sur les raisons qui les poussent à ne pas évoquer leur maladie. Peut-être découvririons-nous qu’elles préfèrent que leur entourage attribue leur état à leur âge. Car cela les dispense de jugements encore plus négatifs… Ou d’un aller simple pour l’EHPAD !
Avoir 90 ans, c’est écrit noir sur blanc sur votre extrait de naissance. Reconnaître que l’on souffre d’une maladie neurodégénérative ou que l’on prend un traitement qui entraîne des états confusionnels, c’est passer un cap supérieur dans la transparence.
Qui comprend vraiment nos a-normalités ?
Le problème avec les états a-normaux, ce n’est pas l’état en tant que tel, mais la perception que les autres en ont. C’est d’ailleurs ce que le wokisme pousse à son paroxysme. Même sans être woke, vous constatez chaque jour, sans doute, combien il peut être difficile de rendre public un écart à la norme, auprès d’un public qui n’en comprend que ce qu’il en perçoit.
C’est un constat que vous pouvez appliquer à tout ce qui varie de la norme. Je vous épargne la liste au risque de paraître sectaire, mais j’ai envie de prendre un exemple d’actualité.
Si vous ne pensez pas connaître d’électeurs du Rassemblement National, est-ce parce que vous avez la certitude que votre entourage ne vote pas RN ou parce que ces électeurs n’ont aucune envie de partager leurs convictions, car ils craignent le bannissement de leur groupe social ?
Partant de là, vous pouvez aussi comprendre pourquoi vous ne connaissez ni libertariens, ni transhumanistes, ni fans de Sheila ni disciples de Raël !
Et pour reboucler sur notre sujet, vous pouvez comprendre pourquoi Joe Biden n’a pas très envie de reconnaître publiquement qu’il est malade !
Essayons d’imaginer ce qu’il adviendrait si Joe Biden admettait publiquement être atteint d’une maladie de Parkinson ?
Continuez votre lecture avec un essai gratuit de 7 jours
Abonnez-vous à Longévité pour continuer à lire ce post et obtenir 7 jours d'accès gratuit aux archives complètes des posts.