[Spécial Noël] Offrez un robot compagnon à votre belle-mère 🎄
C'est toujours mieux que l'Ehpad !
Bonjour, c’est Alexandre de Sweet Home. Longévité est notre newsletter hebdomadaire consacrée à l’actualité de la Silver Économie. Aujourd’hui, je vous donne une idée qui change, pour un Noël inoubliable. Si si… on fait aussi ça chez Sweet Home !
Quand mon fils Victor m’a demandé un robot pour Noël, cela m’a rappelé que moi aussi, enfant, je rêvais d’un robot pour ami. Aussi loin que je me souvienne, mon enfance a baigné dans l’univers des robots.
L'enfance d'un fan de robots 🤖
A six ans, j’étais fan de Goldorak. Je ne loupais pas un épisode du dessin animé, je me coiffais comme Actarus (quand mes parents avaient le dos tourné) et j’étais secrètement amoureux de Venusia. Les posters du Robot de l’Espace tapissaient les murs de ma chambre.
Dans chaque épisode, j’attendais avec impatience le moment où Actarus - qui sent la menace proche - se précipite dans un couloir, se jette dans le vide-ordure, glisse sur un toboggan, revêt son costume de Chevalier de l’Espace et tombe pile poil dans le cockpit de Goldorak. Je me disais que ça serait cool d’avoir un système comme ça pour m’habiller le matin et aller sauver l’univers plutôt que de partir pour l’école !
Mes nuits étaient peuplées de rêves de moi, pilotant Goldorak, détruisant les Golgoth de Véga à coup de Fulguro-Poing et de Corno Fulgur pour bouter l’affreux Grand Stratéguerre hors de notre galaxie.
Et puis un jour, Ulysse 31 est entré dans ma vie et en a éclipsé Goldorak. J’ai fait connaissance avec Télémaque et j’ai rêvé d’avoir un Nono à moi. À celles et ceux qui ont moins de 40 ans, Nono ne doit pas évoquer grand chose, pas plus que le générique d’Ulysse 31 car lui n’a pas connu une seconde jeunesse en devenant un hymne pour boîtes de nuit comme celui de Capitaine Flam.
Ulysse 31, c’est une relecture moderne et futuriste de l’Odyssée. Sans cette série télévisée créée par Jean Chalopin, le poème épique de Homère n’aurait sans doute pas la même portée symbolique auprès des personnes de ma génération. Une génération qui s’est passionnée pour les aventures stellaires d’un papa barbu, d’un petit garçon, de son robot et d’une fillette à la peau bleue (non, je ne parle pas de la Schtroumpfette) navigant dans un vaisseau spatial dont la forme évoquait le logo de FR3, la chaîne sur laquelle passait justement la série (et non, ceci n’est pas une coïncidence).
Dans la série, il y a une IA qui dirige le vaisseau spatial et un seul et unique robot, le petit Nono. Il n’a pas beaucoup de tours dans son sac et sa seule fonction c’est d’être le compagnon, le confident, l’ami du jeune Télémaque ainsi que le seul personnage un peu marrant d’une série par ailleurs plutôt grave.
Mes rêves étaient peuplés de moi, arpentant l’espace infini en compagnie de Nono et cherchant à contrer les embûches que les pernicieux dieux de l’Olympe mettaient sur notre route.
Ulysse 31 et Nono sont allés rejoindre Goldorak dans le placard de mes souvenirs d’enfance quand j’ai découvert R2D2, C3PO et la saga Star Wars, comme vous tous, j'imagine.
Un robot compagnon pour Noël 🎄
Qu’un enfant de ma génération, bercé par ces figures emblématiques ait rêvé d’un robot compagnon, soit. Mais quand je jette un oeil sur les séries que dévore mon fils, j’y vois surtout des chiots savants et des gamins en pyjama qui chassent les criminels à la nuit tombée. Victor n’a pas connu Goldorak ni Ulysse 31, pas plus que Terminator et s'il aime Star Wars, c'est plutôt pour les duels au sabre laser que pour les pitreries des droïdes.
Je me suis demandé pourquoi il demande un robot pour Noël. Je lui ai posé la question.
Le petit bonhomme m’a montré une vidéo où un machin blanc en plastoc qui ressemble à une sucette à roulettes enchante une vieille en l’invitant à faire du yoga, des macaronis au gratin ou une partie de belote. Le bidule est affublé d’un visage vaguement humain avec des yeux de faon éploré. Il suit mamie dans ses déplacements comme un toutou et si elle se prend les pieds dans le tapis il alerte les secours.
Le film se termine et le gamin me dit : « t’as vu, c’est génial, ça serait trop cool que le Père Noël apporte un robot comme ça à mamie ».
Le cher petit ange !
Il ne pense pas à lui mais à sa grand mère chérie qui, dans sa maison Normande, se plaint si souvent de la solitude qui lui pèse, de l’escalier qui est bien raide et de ses enfants qui sont bien loin.
La bonne idée ?
Passé l’étonnement initial, j’ai considéré l’idée comme intéressante.
Le robot compagnon comme Nono n’existe pas encore dans la « vraie vie », mais il est présent dans la littérature, le théâtre, le cinéma et les série télé depuis des décennies. Nous sommes nourris par une image du robot distillée par les médias depuis notre plus jeune âge et c’est ce matériau qui a façonné la façon dont nous imaginons les robots.
L’industrie robotique « de compagnie » se développe depuis quelques années et existe une dizaine de spécimen sur le marché. Mais laissez-moi vous dire qu’on est encore loin, très loin, très très loin de R2D2, Nono, Wall-E ou C3PO. Quant à ceux qui craignent que l’avènement du robot compagnon signe l’arrêt de mort de l’humanité, ils peuvent dormir sur leurs deux oreilles !
Cependant, malgré leurs limites fonctionnelles, ces nouveaux robots compagnons peuvent apporter soutien et assistance à une personne âgée isolée. Pour vous en convaincre (ou au moins vous mettre au parfum), ce petit film réalisé avec le robot américano-israélien Temi devrait vous instruire.
Mais qu’est-ce qu’un robot 🤖
Un robot, c’est une interface. C’est une machine programmée pour interagir avec l’environnement. Le robot est équipé de capteurs qui lui permettent de percevoir des signaux extérieurs, les interpréter et réagir en conséquence. Le robot n’a pas de libre arbitre, il n’a pas de sentiments, il ne fait qu’adapter ses réactions à son environnement comme son programme le prévoit. Pour donner de l’humanité à la machine, les concepteurs l’ont doté d’une apparence rassurante : petit humanoïde, bébé phoque ou chiot. Ils lui ont aussi donné un regard doux et ils ont programmé des réactions, des mouvements qui donnent l’illusion de la vie organique.
Ces caractéristiques expliquent que l’on s’attache à un robot bien plus qu’à un smartphone. Oui, bien sûr, péter son smartphone, l’oublier dans le train ou le faire tomber dans les WC, c’est un drame difficilement surmontable. Mais vous ne souffrez pas physiquement, vous n’êtes pas ému par la perte ou la destruction d’un téléphone. La preuve, vous le jetez bien vite dès que votre opérateur vous annonce la sortie du nouveau modèle.
La relation avec un robot est bien plus intense et des experts en neuro-sciences bûchent sur le sujet depuis des années. Ils veulent comprendre pourquoi nous nous attachons tant à des robots même si nous connaissons leur nature profonde de machine.
Le sujet est aussi éthique et nombre de têtes bien faites se demandent quelle place nous devons faire aux robots sans renoncer à notre humanité sans dégrader la qualité des rapports sociaux entre êtres humains.
Ce que j’ai pu constater en m’intéressant à ce sujet c’est que dans ce domaine comme dans tout ce qui a trait à la technologie, les passions ont bien souvent raison de la raison.
Des robots compagnons pour qui ?
Il est aisé de penser à la place d’un parent âgé en imaginant ce qu’une solution pourrait ou ne pourrait pas faire pour illuminer son quotidien.
Ma belle-mère n’est pas du genre à s’en laisser conter !
Je me serais donc bien gardé de porter un jugement sur les robots du marché et leur intérêt pour elle. Si une personne doit décider de s’équiper d’un robot compagnon, c’est à elle, et elle seule de trancher.
Qui suis-je pour le faire à sa place ?
La première et dernière fois que nous avons essayé d’introduire la technologie dans le quotidien de ma belle-mère, nous avons frisé le psychodrame familial. Elle s’étant cassé le poignet en tombant dans l’escalier de sa maison et comme elle y vit seule, nous avons tenté de lui faire porter un bracelet d’alarme. Vous savez, ce système qu’on porte au poignet et qui vous permet d’appeler les secours quand vous vous cassez la figure, que le téléphone est loin et qu’il n’y a personne pour vous relever !
La vérité sort de la bouche des petits-enfants 👩👩👦👦
Vous auriez vu la tête de la brave femme quand elle a réalisé que sa fille lui proposaient de s’équiper d’un « truc pour vieux ». Elle s’est ensuite murée dans un silence grognon et nous n’avons plus osé aborder, de près ou de loin, le sujet de la prévention des chutes. C’est pourquoi, j’ai proposé à Victor de présenter le sujet à sa grand-mère en lui brossant un portrait enthousiaste du petit robot compagnon.
N’allez pas me taxer de lâcheté, bien au contraire, je suis persuadé que les petits-enfants sont les meilleurs ambassadeurs auprès de leurs grands-parents. Ils savent présenter les choses sous le meilleur jour et la relation qu’ils entretiennent avec leurs ainés n’est pas biaisée par le conflit parent-enfant qui complique le dialogue entre une mère et ses filles... sans parler de son gendre.
J’ai été inspiré car, la proposition du petit bonhomme a retenu l’attention de sa grand-mère. Ce n’est pas cette année que nous mettrons un robot compagnon au pied du sapin (de toute façon, nous lui avons déjà acheté un appareil à raclette), mais l’idée fait son chemin.
Rendez-vous dimanche 26 décembre pour notre prochaine lettre consacrée au Silver Économie Festival qui s’est déroulé à Cannes les 13 et 14 décembre. J’y parlerai de couchers de soleil en Technicolor, d’un magicien et de 13 personnes formidables qui “incarnent” la Silver Économie de demain.