Village Landais Alzheimer : les résultats scientifiques valident le modèle, pas l'équation économique
Hospitalisations divisées par deux, déclin cognitif ralenti : le Village prouve son efficacité mais peine à boucler son budget
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Je profite d’une récente restitution sur l’impact du Village Alzheimer de Dax pour me pencher sur cet habitat alternatif. Il avait fait grand bruit lors de son ouverture et il est souvent cité comme un modèle à suivre. Mais derrière les beaux discours se cache une réalité financière implacable : ça coûte une blinde à la collectivité sans espoir d’équilibre à terme (à moins de charger les résidents).
À travers mon étude, je vous invite à réfléchir à LA question :
Comment développer une alternative viable aux EHPAD sans se ruiner ni s’enliser dans la complexité réglementaire ?
Mi-novembre 2025, plus de 300 participants venus de France, d’Europe et des États-Unis se sont réunis à Dax pour un colloque consacré au Village Landais Alzheimer. L’événement a révélé des résultats scientifiques encourageants qui posent une question dérangeante : et si nous nous étions trompés sur la façon d’accompagner les personnes atteintes d’Alzheimer ?
Cinq ans après son ouverture en pleine pandémie, le Village Landais Alzheimer sort de sa phase expérimentale avec des données qui interpellent :
Taux d’hospitalisation divisé par deux
Stabilisation du déclin cognitif
Amélioration du bien-être des aidants et des soignants
Ces résultats contrastent violemment avec la trajectoire habituelle en EHPAD classique, où le déclin s’accélère généralement après l’entrée en institution.
Mais derrière ces chiffres prometteurs se cache une réalité entrepreneuriale plus complexe. Sept ans de maturation. 28,8 millions d’euros d’investissement. Un déficit structurel d’un million d’euros. Et une fin d’expérimentation prévue fin 2026 qui laisse planer l’incertitude. Le Village Landais Alzheimer n’est pas une success-story entrepreneuriale au sens classique. C’est un pari politique et humain qui interroge notre capacité collective à innover dans le médico-social.
Pour les entrepreneurs de la Silver économie, ce projet offre une double leçon : il prouve qu’une alternative au modèle EHPAD est possible et viable sur le plan humain, mais il démontre aussi qu’il vaut mieux être partenaire d’un tel projet que d’en être le porteur principal.
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Le Village Landais Alzheimer démontre une vérité : les projets qui transforment le secteur naissent de partenariats intelligents, pas d’entrepreneurs isolés. C’est la philosophie du Colloque 50Plus que co-organisent Benoît Goblot (Agence Matinal) et Frédéric Serrière (Senior Strategic) le 14 janvier 2026 à Paris.
80 décideurs maximum, 15 ateliers thématiques animés par des dirigeants reconnus (Domitys, Withings, Tunstall, OuiCare...), et un networking organisé pour créer des connexions qui comptent. Pas de grands-messes, des échanges concrets sur ce qui marche et ce qui coince.
Les thèmes : habitat inclusif, IA dans le maintien à domicile, services à la personne, financement de la dépendance, accompagnement des aidants. Dans ce secteur, les bonnes idées ne suffisent pas. Ce sont les bonnes rencontres qui débloquent les situations.
Benoît et Frédéric ont compris que la Silver économie se construit sur des partenariats stratégiques, pas sur des coups d’éclat solitaires. Si vous cherchez à développer votre activité via des collaborations plutôt qu’à réinventer la roue, seul dans votre coin, ce rendez-vous est fait pour vous.
Places limitées à 80 participants – Tarif : 650 € HT (tarif réduit 350 € HT sur contact : serrierefrederic@gmail.com)
Un laboratoire qui fait ses preuves
Les résultats de l’INSERM
Le colloque de novembre 2025 a marqué un tournant. Pour la première fois, l’équipe du professeur Hélène Amieva de l’INSERM et de l’Université de Bordeaux a présenté les résultats de son étude comparative longitudinale.
La méthodologie est rigoureuse : un suivi sur 24 à 36 mois des résidents du Village, comparé à 11-12 EHPAD classiques du département des Landes.
Sur l’hospitalisation :
Taux d’hospitalisation deux fois moins élevé que dans les EHPAD comparables
Durée moyenne de séjour : 10 jours contre 15 en moyenne ailleurs
Réduction des ruptures traumatisantes pour les résidents
Économies substantielles pour l’assurance maladie
Sur le plan cognitif : Les fonctions cognitives et la santé mentale des résidents se stabilisent pendant les 12 à 24 premiers mois d’accompagnement. Cette stabilisation contraste avec les publications internationales qui rapportent habituellement une accélération du déclin cognitif après l’entrée en institution classique.
Certes, la perte d’autonomie fonctionnelle poursuit sa trajectoire naturelle – le Village ne prétend pas stopper la maladie. Mais le rythme de dégradation cognitive ralentit significativement.
L’impact sur les aidants
L’impact dépasse les résidents. Les proches aidants témoignent d’une amélioration nette de leur qualité de vie dès six mois, maintenue à douze mois :
Diminution substantielle du sentiment de fardeau
Réduction de la consommation d’anxiolytiques
Raréfaction des hospitalisations en urgence pour épuisement
Des soignants moins épuisés
Du côté des professionnels, le constat est tout aussi frappant. Les soignants du Village signalent un moindre risque de burn-out et de dépersonnalisation par rapport à leurs homologues en institution classique.
Dans un secteur miné par la crise des vocations, cette donnée n’est pas anecdotique. Elle suggère que le modèle améliore simultanément la qualité de vie des trois parties prenantes : résidents, aidants et professionnels.
Une étude médico-économique en cours
Une étude médico-économique, en cours jusqu’en 2026, vise à mesurer le rapport coût/efficacité. Les premiers enseignements suggèrent un bilan favorable malgré le surcoût apparent. Les gains qualitatifs importants et les économies générées sur les hospitalisations pourraient compenser, au moins partiellement, l’investissement supplémentaire.
Le parcours du combattant : 7 ans pour concrétiser une vision
La genèse : de Hogeweyk à Dax
Novembre 2013. Henri Emmanuelli, alors président du Conseil départemental des Landes, lit dans Le Monde un article sur le projet De Hogeweyk aux Pays-Bas. Ce “dementia village” ouvert en 2009 près d’Amsterdam accueille 150 à 170 résidents atteints de démence sévère dans un environnement reproduisant la vie normale : supermarché, café, coiffeur, théâtre, restaurant. Les habitants y vivent librement, dans des maisonnées organisées selon leur style de vie antérieur.
L’idée séduit immédiatement Emmanuelli. Juin 2014 : il lance officiellement le projet et fait voter l’étude de faisabilité par l’Assemblée départementale.
Commence alors un marathon administratif révélateur des lourdeurs du système français.
Le parcours administratif
Septembre 2015 : validation de l’expérimentation par la ministre Laurence Rossignol et l’Agence Régionale de Santé, soit près de deux ans après le lancement. Le projet étant totalement inédit en France, il n’existe aucun cadre réglementaire adapté. Il faut négocier, convaincre, rassurer les instances de tutelle sur la viabilité d’un modèle qui rompt avec tous les standards du médico-social.
2016 : création d’un Groupement d’Intérêt Public réunissant :
Le Conseil départemental
Les communes de Dax et Saint-Paul-lès-Dax
La Mutualité Française Landes
France Alzheimer
Diverses associations locales
Ce montage juridique complexe doit mutualiser les compétences et à assurer une gouvernance équilibrée. Le budget de construction, évalué à 28,8 millions d’euros, nécessite un emprunt départemental de 14,8 millions complété par des subventions de l’État, de la Région et du fonds de compensation de la TVA.
Avril 2017 : le permis de construire est enfin obtenu.
Quelques semaines plus tard, tragédie. Henri Emmanuelli décède le 21 mars, sans voir l’aboutissement de son projet. Le Village portera finalement son nom en hommage à cette vision pionnière.
Le chantier
Les travaux démarrent en avril 2018. Vingt-deux mois de chantier pour édifier 10 000 m² sur un parc de 5 hectares :
16 maisonnées
Une bastide centrale avec tous les services
L’aménagement paysager complet
Le Village devient le troisième bâtiment en France certifié PEFC pour son utilisation de bois local (650 m³ de pin maritime).
Juin 2020 : ouverture en pleine pandémie de Covid-19. Les 32 premiers résidents arrivent dans un contexte chaotique qui bouleverse les formations de bénévoles et retarde l’inauguration officielle.
Celle-ci n’aura lieu qu’en mai 2022, en présence de François Hollande, soit près de neuf ans après la lecture de cet article du Monde par Henri Emmanuelli.
Les leçons de ce calendrier
Cette chronologie illustre une réalité que tout entrepreneur du médico-social doit intégrer : l’innovation dans ce secteur se compte en années, pas en mois.
Les startups habituées aux pivots rapides et aux itérations agiles se heurteront à un mur réglementaire et administratif qui décourage les plus téméraires. France Alzheimer Landes a participé à la formation des architectes pour adapter les plans aux spécificités de la maladie : choix des couleurs, organisation des espaces, suppression des éléments anxiogènes.
Cette phase de conception, invisible mais cruciale, a représenté environ trois ans de travail préparatoire. On ne réinvente pas le médico-social sur un coin de table.
Un modèle économique sous tension
La structure budgétaire
Le budget annuel de fonctionnement s’élève à 8,1 millions d’euros, en hausse par rapport aux 6,7 millions initiaux.
Trois sources principales le financent :
Dotation “soins” de l’ARS 3,5 à 3,9 M€
Participation des résidents 2,7 à 2,9 M€
Dotation “dépendance” du Conseil départemental 1,1 à 1,2 M€
Le tarif journalier pour les résidents s’établit à 62,88 € pour l’hébergement auxquels s’ajoutent 7,42 € pour la dépendance, soit environ 70 € par jour ou 2 000 € par mois. Ce tarif est comparable à celui d’un EHPAD public landais et reste éligible aux aides départementales (APA, ASH), permettant un reste à charge de seulement 223 € par mois pour les foyers les plus modestes.
Le nœud du problème
Voilà le hic. Le Village bénéficie d’un surfinancement de l’ARS par rapport à un EHPAD classique, justifié par son statut de structure expérimentale accordé jusqu’au 31 décembre 2026.
Ce financement majoré permet d’assurer un ratio d’encadrement exceptionnel : 131,5 professionnels (équivalent temps plein) pour 120 résidents, soit plus d’un professionnel par résident.
Xavier Fortinon, président du Conseil départemental des Landes, l’a reconnu lors du colloque de novembre 2025 : il manque environ 1 million d’euros pour équilibrer durablement le budget de fonctionnement après la fin de l’expérimentation.
Le modèle n’est donc pas autosuffisant en l’état actuel.
La question de la réplicabilité
Cette fragilité économique n’est pas anecdotique. Elle pose la question de la réplicabilité : comment généraliser un modèle qui ne tient que par un surfinancement exceptionnel ?
Plus de 250 personnes sont actuellement en liste d’attente, témoignant d’une demande forte. Mais créer un second Village nécessiterait le même investissement initial (près de 29 millions) et le même engagement financier récurrent.
Les engagements politiques
La ministre déléguée chargée de l’Autonomie, Charlotte Parmentier-Lecocq, a réaffirmé lors du colloque le soutien du gouvernement, qualifiant le Village de modèle “unique en France et en Europe”.
Xavier Fortinon a formulé le souhait que le Village “puisse être sécurisé, conforté par l’État à compter du 1er janvier 2027”.
Mais dans le contexte budgétaire actuel, ces engagements politiques suffisent-ils à garantir la pérennité ?
Les pistes de pérennisation
Plusieurs options sont évoquées pour combler le déficit structurel :
Valoriser les économies générées : l’étude médico-économique vise à démontrer que les économies (hospitalisations divisées par deux, séjours raccourcis) compensent le surcoût. Si ces gains étaient réintégrés dans le financement du Village, l’équilibre pourrait être atteint.
Créer un fonds de dotation : s’appuyer sur l’intérêt croissant de fondations engagées dans les maladies neurodégénératives.
Intégrer le droit commun : la CNSA et la DGCS ont confirmé l’importance du modèle pour adapter l’offre médico-sociale en France.
Mais la vraie question est ailleurs : le Village Landais Alzheimer doit-il être rentable au sens classique ? Ne s’agit-il pas plutôt d’un investissement collectif dont les bénéfices – amélioration de la qualité de vie, réduction du burn-out, ralentissement du déclin – justifient un effort public exceptionnel ?
La stratégie gagnante : être partenaire plutôt que porteur
Une constellation d’acteurs
Voici peut-être la leçon la plus précieuse pour les entrepreneurs de la Silver économie : le succès du Village Landais Alzheimer ne repose pas sur un porteur unique, mais sur une constellation de partenaires complémentaires.
Le Conseil départemental des Landes porte la vision politique et assume le risque financier (emprunt de 14,8 millions).
La Mutualité Française Landes apporte son expertise dans la gestion d’établissements médico-sociaux.
France Alzheimer contribue par sa connaissance fine de la maladie et sa capacité à former les professionnels.
Les communes de Dax et Saint-Paul-lès-Dax facilitent l’intégration territoriale.
L’INSERM et l’Université de Bordeaux assurent la crédibilité scientifique.
Les avantages du partenariat
Cette répartition des rôles permet à chaque acteur de se concentrer sur son cœur de métier sans supporter seul le poids du projet. Un entrepreneur privé aurait difficilement pu :
Mobiliser les 29 millions d’investissement initial
Négocier seul avec l’ARS le statut expérimental
Assumer le déficit structurel
L’exemple breton
L’exemple des Côtes-d’Armor illustre cette approche partenariale. Un village Alzheimer ouvrira à Yffiniac en 2026, porté par l’Hospitalité Saint-Thomas de Villeneuve et soutenu par le Conseil départemental et l’ARS Bretagne.
Particularité : il s’appuie sur un “redéploiement” de 80 places existantes dans d’autres EHPAD, sans création nette de places. Cette stratégie permet d’assurer le financement de la partie soins sans demander de moyens supplémentaires.
Cette approche d’adaptation pragmatique – réorganiser l’offre existante plutôt que créer ex nihilo – pourrait faciliter l’essaimage dans d’autres départements confrontés aux mêmes contraintes budgétaires.
La voie pour les entrepreneurs
Pour un entrepreneur qui voudrait développer une alternative à l’EHPAD, la voie semble tracée : ne pas chercher à tout porter seul, mais s’insérer dans un écosystème de partenaires publics et privés.
Votre valeur ajoutée réside peut-être dans :
L’animation
La coordination
L’expertise médicale ou technologique
Pas nécessairement dans la propriété de l’immobilier ou le portage financier global.
Un effet d’entraînement médiatique à saisir
Une visibilité exceptionnelle
Le Village Landais Alzheimer a bénéficié d’une couverture médiatique exceptionnelle. Depuis l’ouverture en 2020, des dizaines de reportages ont mis en lumière ce modèle alternatif : télévisions nationales, presse quotidienne régionale, magazines spécialisés, médias internationaux.
Le colloque de novembre 2025, avec ses 300 participants venus de France, d’Europe et des États-Unis, a amplifié cette visibilité.
Un terreau favorable
Cette médiatisation crée un effet d’entraînement favorable à l’ensemble des projets alternatifs aux EHPAD traditionnels. Quand les journalistes s’intéressent aux “villages Alzheimer”, ils découvrent progressivement un écosystème plus large d’innovations dans l’accompagnement des personnes atteintes de troubles neurodégénératifs.
Des délégations internationales visitent régulièrement le Village. La ville de Prague s’est notamment rendue à Dax pour confronter sa conception d’un nouvel établissement aux pratiques landaises. Ces échanges contribuent à diffuser l’idée qu’une alternative est possible, créant un terreau favorable à d’autres initiatives.
L’opportunité pour d’autres projets
Pour les porteurs de projets comme La Maison des Cultures, La Maison des Sages ou Biens Communs, cette fenêtre d’opportunité est précieuse.
Le Village Landais a ouvert une brèche dans le discours dominant sur l’accompagnement des personnes atteintes d’Alzheimer. Il prouve qu’on peut sortir du modèle médicalisé classique sans sacrifier la qualité de l’accompagnement – au contraire.
Ces structures gagneraient à capitaliser sur cette dynamique médiatique. Quand un journaliste traite du Village Landais, il cherche souvent à élargir son sujet, à montrer la diversité des approches, à interroger les différentes philosophies d’accompagnement.
C’est le moment de se faire connaître, de proposer des angles complémentaires, de démontrer que l’innovation dans le secteur ne se limite pas à un projet unique.
Un centre de ressources ouvert
Le Centre de ressources et de recherche du Village, créé pour diffuser les savoirs et les pratiques, pourrait devenir une plateforme d’échanges entre tous les acteurs qui réinventent l’accompagnement des personnes atteintes d’Alzheimer.
Sa mission inclut explicitement de “répondre aux besoins des territoires en adaptant l’innovation à leurs spécificités”. Cette ouverture offre une opportunité de mutualisation des apprentissages.
Un essaimage en cours
Des projets sont également en cours en Champagne et en Martinique, témoignant d’un essaimage qui dépasse les frontières métropolitaines. Chaque nouveau projet renforce la crédibilité de l’approche alternative et facilite l’émergence d’autres initiatives.
La stratégie gagnante pour les entrepreneurs n’est donc pas de copier le Village Landais – ce serait impossible et peu pertinent – mais de s’inspirer de sa philosophie tout en affirmant sa propre singularité. La diversité des approches enrichit le secteur et offre aux familles un véritable choix, adapté aux profils et aux préférences de chacun.
Innover sans tout porter
Le Village Landais Alzheimer démontre qu’une alternative au modèle EHPAD classique est possible, souhaitable et scientifiquement validée. Les résultats présentés lors du colloque de novembre 2025 sont suffisamment robustes pour légitimer une évolution profonde de nos pratiques d’accompagnement.
Mais ce projet révèle aussi les limites de l’entrepreneuriat classique dans le médico-social. Sept ans de maturation. 29 millions d’investissement. Un déficit structurel. Une complexité réglementaire extrême. Le parcours décourage les entrepreneurs pressés habitués à lever des fonds rapidement et à scaler en quelques trimestres.
La véritable opportunité réside peut-être ailleurs : dans les interstices du système, dans les partenariats intelligents, dans la capacité à apporter une expertise spécifique sans prétendre tout maîtriser. Le Village Landais a réussi parce qu’il a su mobiliser un écosystème d’acteurs complémentaires, chacun apportant sa pierre sans supporter seul le poids de l’édifice.
Pour les porteurs de projets alternatifs, la visibilité actuelle du Village crée une fenêtre d’opportunité médiatique et politique. Le sujet est dans l’agenda, les décideurs s’y intéressent, les familles cherchent des alternatives. C’est le moment de faire connaître d’autres modèles, d’autres philosophies d’accompagnement, de prouver que la diversité des approches enrichit l’offre.
Le défi des prochains mois sera de transformer l’essai : pérenniser le financement du Village au-delà de 2026, adapter le modèle à d’autres territoires, capitaliser sur les enseignements scientifiques pour faire évoluer l’ensemble du secteur. Avec plus de 250 personnes en liste d’attente à Dax, la demande est là. Reste à inventer les modèles économiques et organisationnels qui permettront de démultiplier ces initiatives sans les dénaturer.
Car au fond, le Village Landais Alzheimer nous rappelle une vérité simple : les personnes atteintes d’Alzheimer ne sont pas condamnées à l’institutionnalisation déshumanisée. On peut créer des environnements qui respectent leur dignité, préservent leur autonomie, et ralentissent le déclin.
Encore faut-il accepter d’y mettre le prix – et surtout, le temps.

