🧠 La recherche d'un traitement curatif contre la maladie d'alzheimer
Découvrez les avancées de la recherche médicale sur la maladie d'Alzheimer
Pour la première fois, un médicament a été prouvé efficace pour freiner la maladie d'Alzheimer. Le lécanemab permet de ralentir le déclin de la mémoire de 27% en 18 mois. Les promoteurs de ce traitement y voient un grand espoir pour éradiquer la maladie dans les prochaines années (source).
Tandis que certains détracteurs, même s’ils saluent la découverte scientifique, veulent relativiser son impact.
Après tout, un déclin ralenti de 27% en 18 mois, ça n’est pas énorme. Comment être certains que cette avancée bénéficie au malade et à son entourage ?
D’autant plus que cette avancée testée cliniquement (un panel prend le médicament, un autre un placébo) provoquerait une accélération des AVC chez certains patients. Alors progrès médical, peut-être, mais à prendre comme toujours avec des pincettes.
D’autant plus que :
Aucune thérapie contre la maladie d'Alzheimer n'a jamais réellement inversé les dommages de la maladie.
Derek Lowe (source)
Et donc, nous en sommes rendus à une réflexion qui irrigue la médecine en général et la gériatrie en particulier : guérir ou apaiser.
Devons-nous chercher un traitement qui interrompe le cours de la maladie d’Alzheimer sans en corriger les effets ?
Ou bien, devrions-nous plutôt insister sur les gestes et comportements préventifs, dont l’effet sur la maladie est avéré ?
Les deux sont compatibles, mais vu les sommes englouties dans la recherche d’un traitement depuis des décennies, on peut se demander si cet argent est dépensé à bon escient, non ?
Restons dans cette réflexion, mais sur un autre problème.
Les chutes
Les chutes sont la première cause de mort accidentelle chez les personnes âgées dans les pays de l’OCDE.
En France, elles sont la cause de 10 000 décès de personnes âgées chaque année, soit 3 fois plus que les accidents de la route.
Infographie sur les chutes
Conséquences des chutes
Des études ont montré qu’une majorité des décès surviennent dans les jours qui suivent la chute. La victime ne fait pas une chute mortelle, mais personne ne venant la relever, elle passe des heures au sol, ce qui provoque : lésions, déshydratation, hypothermie, etc.
Et donc, lorsque les secours arrivent, le mal est fait. La victime risque de décéder parce qu’elle n’a pas les ressources physiologiques pour se remettre de son traumatisme. Ou bien, cette chute accélérera sa dépendance physique et psychologique. C’est la peur de tomber à nouveau, aussi connue sous le nom de syndrome du fauteuil.
Cependant, une fois que la personne tombe, le mal est fait. Car même une chute bénigne reste grave. Selon une étude, une personne qui chute multiplie par 28 le risque de chuter à nouveau dans l’année suivante.
Et donc,
Devons-nous chercher à détecter ou éviter les chutes ?
Détecter la chute doit permettre de relever la personne le plus rapidement possible, et donc lui éviter les séquelles. Mais elle aura désormais un risque très accru de chuter, non ? En outre, cela suppose qu’un aidant puisse accourir dès l’alarme donnée. Et là, je vous pose trois questions pour aiguiser votre raisonnement :
Dans quel contexte cette situation a-t-elle le plus de chances de se produire ?
Qui a intérêt à maîtriser plus que tout la question des chutes et de leurs séquelles ?
Pourquoi tant de start-up s’épuisent à trouver une solution à un problème qui n’est pas le bon ? Dans notre cartographie du domicile adapté, nous avons recensé pas moins de 17 entreprises qui s’attaquent à ce problème de détection.
💡 À ce propos, vous pouvez recevoir la cartographie et sa base de données
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Et donc, vous devinez ?
Non ?
Alors laissez-moi vous partager quatre découvertes que j’ai faites à Silver Economy Expo 2022 :
La prévention des chutes est moins glamour que sa détection : parce que la détection passe par de la tech tandis que la prévention, c’est juste du service à la personne et de la pédagogie. Or, les investisseurs préfèrent placer leurs sous dans la tech.
La prévention ne bénéficie pas directement au préventeur, mais à la société dans son ensemble, raison pour laquelle c’est souvent une action portée par les Etats, collectivités et autres dans le cadre de politiques nationales.
Les établissements collectifs seniors ont intérêt à détecter les chutes, d’une part pour relever les personnes et éviter que leur établissement ait mauvaise réputation, mais aussi parce que ces dispositifs leur font gagner du temps et de l’efficience.
Et donc, les principaux clients d’un détecteur de chutes, ce sont les établissements. Le marché des particuliers pourrait exister via les téléassisteurs, mais aujourd’hui, la plupart des acteurs qui font de la détection de chute répondent à un besoin exprimé par les exploitants de logement collectif pour seniors.
Conclusion
Si la découverte d’un traitement curatif a un effet définitif sur le mal, il profitera seulement aux générations qui auront été traitées avant la survenue des effets de la maladie. Sinon, le traitement interrompra la propagation, mais sans en traiter les effets.
Les malades d’Alzheimer souffriront à vie des dégradations neurologiques provoquées par la maladie.
Les victimes de chutes souffriront des séquelles de leurs accidents précédents.
Et donc, faut-il vraiment se concentrer sur le curatif.
Je me pose la question.
Sur ces bonnes paroles, je vous souhaite un heureux dimanche et une agréable semaine.
Percutant ce parallèle entre la pathologie Alzheimer et les chutes chez les personnes âgées.
Le préventif c'est agir sur les causes.
Il y en aurait 36 pour Alzheimer selon la littérature.
Les désamorcer passe par des MODIFICATIONS importantes de son MODE de VIE.
Le propos laisse supposer que la cause de chute chez les personnes âgées est également multi-factorielle.
Y remédier impliquerait, de la même manière, des CHANGEMENTS dans leurs HABITUDES de VIE.
En ont-ils vraiment conscience?
Et dans l'affirmative, en ont-ils envie?
C'est une génération qui toute sa vie, a été habituée à un État nounou lui intimant ce qui est bien!
Je vois mal comment au crépuscule de leurs vies ils se prendraient en main.
En définitive le curatif «miracle» sponsorisé par les «autorités» et plébiscité par les professionnels a encore un bel avenir avec la clientèle des «boomers»!