13 Commentaires
Avatar de User
Avatar de Françoise Mazire - fmAdom

Effectivement beaucoup de nuances à apporter dans votre article. Une très importante, ne pas confondre garde de nuit et présence de nuit en référence à la CCN de la FEPEM. Ce sont 2 interventions totalement différentes. Cette confusion génère tout ce débat. Ernesti met en relation des étudiants des professions de la santé. La garde de nuit ne permet pas de travailler le jour. La présence de nuit est compatible avec toute activité de jour, la différence est là. Il est important de faire cette nuance énorme. Une présence de nuit dort dans une pièce, séparée, à côté de celle de l'Aidé.e pour la.le rassurer ainsi que la famille. Cet emploi est régi par la CCN de la FEPEM. De même, pour la garde de nuit. La garde nuit est un poste de travail rémunéré pour l'ensemble des heures de présence. Sommes-nous toujours dans de l'esclavage quand il s'agit d'appliquer rigoureusement les termes d'une CCN ? Le vieillissement est une préoccupation qui doit permettre de travailler ensemble. Aidons ces jeunes entreprises à se structurer plutôt que de tomber à bras raccourcis sur elles.

Je partage tout à fait le fait d'avoir des agences, cela me paraît important également mais ne qualifions pas de garde de nuit, une présence de nuit, qui est légale dans le cadre de la CCN de la FEPEM.

Un autre sujet du vieillissement qui me paraît, plus grave, est le taux horaire pratiqué par beaucoup de personnes en Emploi Direct et non pas gré à gré, expression très très ancienne, qui finissent par coûter plus cher que le taux horaire des Prestataires, auquel s'ajoute les coûts lors de la fin du contrat ! Tout récemment, j'ai encore entendu parler de 18€ nets, pour stimuler la maman soit 31,26€ de l'heure, avant toute exonération et avantage fiscal. Ce combat là est à mener. Ce sont des intervenantes sans aucun cadre, cela est gravissime. Ces personnes ne sont pas sur LinkedIn et elles sont surbookées.

Il me semble essentiel de travailler sur ce sujet.

Les jeunes qui mettent en relation ont un nom, nous les connaissons, ils mesurent qu'ils dérangent. S'ils dérangent, peut-être répondent-ils à un besoin qui ne peut être servi par l'ensemble des Prestataires de SAP.

Travaillons ensemble, aidons-les et regardons de très près les personnes en Emploi Direct qui abusent.

Expand full comment
Avatar de Alexandre Faure

Merci Françoise,

Pensez-vous que les citoyens qui ont recours à des services étudiants ou des SAAD fassent la nuance entre garde et présence de nuit ? J'en doute. Ils recherchent quelqu'un pour veiller sur un parent âgé dépendant pendant la nuit.

Expand full comment
Avatar de Françoise Mazire - fmAdom

Bien sûr, si l'on prend soin d'expliquer la différence, ce que je fais régulièrement, auprès de mes clients et sur les réseaux. Une personne qui est présente la nuit fera sa journée du lendemain. Les Mandataires qui appliquent la CCN de la FEPEM, évoquent bien Présence de Nuit. Défendre son pré carré ne doit pas se faire en ne reconnaissant pas la différence entre Présence de Nuit et Garde de Nuit. Ces 2 appellations co-existent avec une juste différence. Vous accepteriez de rémunérer une personne pour dormir et se lever 2 à 3 fois chez votre parent ? J'en parle en connaissance, nous avons eu recours à une Présence de Nuit, en 2006, pour maman. Elle était gérée par L'ADMR, en Mode Mandataire. Cette différence est importante et est utilisée avec des coûts très variables notamment par les salariées en Emploi Direct qui n'hésitent pas à demander 120€ nets auxquels s'ajoutent les charges. Ces abus me désespèrent. Oeuvrons dans l'intérêt des familles en mixant les différentes solutions existantes dans le respect du droit du travail. En qualité d'ex RH et Aidante je connais le sujet. Je suis très soucieuse d'Aider les familles à optimiser leurs coûts. Une bonne coordination, dans l'intérêt des familles devient de plus en plus évidente. Je le mesure tous les jours. Le temps perdu par les familles représente un coût énorme. Ce temps finit par générer des entrées en EHPAD non désirées beaucoup plus coûteuses que la vie au domicile bien orchestrée. Je me bats depuis des années, plus de 15 ans, pour faire reconnaître mon activité. Comme je ne couvre pas tout le territoire, je ne suis pas crédible...

Expand full comment
Avatar de OL

"Et puis c’est bien pour les étudiants, ils peuvent s’acheter du shit sans sacrifier sur l’alimentation." dommage d'avoir ce genre d'arguments !

Sur certains aspects, les deux modèles se complètent, ce n'est pas si binaire ; et changer de modèle est parfois nécessaire face à des problématiques juridiques. A creuser!

Expand full comment
Avatar de Choisnet Paul

Au sujet de ces services, ils ont de plus en plus nombreux et sous différentes formes. Il y une association dépendant de la MSA, c'est RESO'AP qui propose de transporter des PA par des bénévoles qui utilisent leur véhicule perso avec une assurance commettant. L'association RESO'AP gère les appels et met en relation à 0,55 cts du KMS avec un accompagnement sur place, attente, aide, etc... La limite est pour la personne à mobilité réduite qui ne peut quitter son fauteuil roulant sinon c'est OK.

Il y a aussi les commerces qui assurent les livraisons avec un seuil de commande, les pharmaciens qui livrent les médicaments (ou les piluliers), tâches faites antérieurement par les aides à domicile en particulier en milieu rural.

Dans les prestations il faut distinguer ce qui est vraiment des "actes professionnels d'aide à la personne" et inscrits dans un plan d'aide APA par exemple et qui requièrent des intervenants formés et rémunérés et "menus services personne toute mains" ou que l'on pourrait dénommer "services profanes" qui ne demandent pas la même qualification et qui sont faits par du bénévolat, de l'entraide ou de l'accompagnement en promenade, du temps pour prendre un thé, ou des prestataires profanes, sans formation spécifique et ayant du sens commun. Et là les tarifs ne peuvent être les mêmes.

Ce marché est immense, mais est soumis à une proximité entre client et fournisseur sinon les coûts changent.

Il y a aussi toutes les prestations qui sont faites en monnaie de système d'échange local (SEL) et qui sont importantes et très variées.

Le système monétaire classique d'achat reste pour les personnes seules ou isolées ou qui ne peuvent rendre et qui sont hors du DON (donner-recevoir-rendre) et c'est bien là le drame.

Expand full comment
Avatar de mylene laboyrie

Débat très intéressant. Quand va-ton considérer que les intervenants à domicile exercent un véritable métier, qu'ils peuvent avoir de réelles compétences ? Aujourd'hui il manque du personnel mais ce n'est pas pour autant que les salaires augmentent que ce soit chez les prestataires ou par le biais des mandataires. Dans beaucoup de secteur d'activité quand il y a des profils pénuriques, mécaniquement les salaires augmentent. Mais là....toujours pas ?

Quant aux remarques sur les niveaux de dipôme....

Expand full comment
Avatar de Charly's Family

Comme d'habitude, beaucoup de choses sont dites dans ta newsletter Alexandre.

Avant de donner mon avis sur la déloyauté de la concurrence entre les saad et les startups, j'ai plutôt envie de souligner un point qui n'est pas abordé dans ton analyse, peut-on réellement parler de concurrence si cette offre "disruptive" arrive dans un univers ou les saad sont incapables de satisfaire la demande. Les difficultés de recrutement des saad sont elles uniquement liées à cette concurrence ? Pas sur...

L'offre de ces startups ne germe t-elle pas sur le manque de préparation du secteur a l'explosion démographique et un soutien de l'état insuffisant à la filière pour lui donner les moyens de rester attractif et compétitif ?

En ce qui concerne la différence de compétences entre des salariés de saad et un étudiant lambda, pour baigner au cœur du système depuis une vingtaine d'années, je ne suis pas sur que cet argument tienne la route. Mettre en avant la formation très minimaliste de ces professionnels de l'aide à domicile me semble aussi malhonnête que de mettre en avant les bienfaits de la relation humaine intergénérationnelle annoncée par les boites qui "utilisent" des étudiants.

A propos du droit du travail, auquel je suis particulièrement attaché, je ne pense pas que les étudiants (qui ont déjà un statut qui leur apporte une couverture sociale), misent sur les petits boulots dans leur plan de carrière pour avoir un impact sur la retraite qu'ils toucheront (ou pas) dans plus de 40 ans. D'ailleurs, si ils avaient le sentiment d'être exploités, ils continueraient à servir des burgers chez mc Do plutôt que participer à une aventure humaine auprès d'un public âgé. Si ces startups remplissent leur carnet d'adresse aussi vite et aussi massivement, c'est probablement qu'ils s'y retrouvent.

Concurrence déloyale certes, mais au lieu de crier au loup et se victimiser, peut-être que les saad devraient avoir une attitude plus introspective et chercher à augmenter le niveau de compétences de leurs salariés, se battre pour obtenir le soutien du gouvernement, et ne pas utiliser de bouc émissaire pour masquer leurs problèmes structurels.

Nous aurons l'occasion d'en discuter de vive voix, je me réjoui de te revoir bientôt sur la côte d'azur.

Expand full comment
Avatar de Frank NATAF

Bonjour,

Vous semblez manquer de connaissance du secteur des saad en tous cas :

- il existe des diplômes depuis belle lurette dans le secteur et ils sont d un niveau équivalent à celui d un aide soignant. Évidemment que c est perfectible mais en tous cas, ce ne sont pas des diplômes au rabais.

- les services à la personne sont un dès secteurs qui forment le plus en France.

- l argument consistant à dire si les gens se laissent exploiter c est qu ils s y retrouvent est totalement fallacieux… il suffit de constater ce que donne Deliveroo maintenant comme le dit Alexandre dans la fin de l article … lesdits étudiants sont remplacés par des travailleurs sans papier …

A votre disposition pour échanger

Expand full comment
Avatar de Charly's Family

Bonjour monsieur Nataf,

Quelques erreurs se sont glissées dans le commentaire que vous faites.

Je ne suis pas sans savoir qu'il existe des formations et diplômes qui sont tout à fait valables.

Néanmoins, vous qui connaissez parfaitement le secteur, vous savez bien sur que la législation n'impose pas d'être détenteur de ces diplômes pour occuper un emploie d'aide à domicile. Le recours systématique à du personnel qualifié n'est pour l'instant pas encore le choix des saad (j'ai bien conscience qu'au regard des difficultés de recrutement ce choix n'en est pas toujours un), en tout cas c'est le constat que je fais sur le terrain.

Oui, c'est perfectible, et je pense que cela évolue dans le bon sens.

En ce qui concerne l'ubérisation du secteur, Alexandre parle de travailleurs pauvres, il n'est pas question de travailleurs sans papiers. Ce que je dis, c'est que le cas des étudiants est un cas particulier qui nécessite une approche particulière. Leur couverture sociale est assurée par leur statu d'étudiants, ce qui n'est pas le cas des travailleurs pauvres. Pours les uns, ce travail est souvent un complément, ce n'est pas un plan de carrière. Ils savent bien que les quelques mois travaillés pendant qu'ils font leurs études ne pèseront que très très peu en fin de parcours, voilà pourquoi ils n'ont pas le sentiment d'être exploités. Pour les autres, ces "petits boulots" ne sont pas un choix, mais un moyen de subsistance qui leur permet de nourrir une famille. La situation sociale de ceux là est effectivement préoccupante.

Je ne pense pas que l'on puisse mettre sur le même plan la situation des étudiants et des travailleurs pauvres qui n'ont pas choisi une carrière qu'ils subissent.

Pour me présenter, je ne défend aucun près carré, je donne juste mon avis sur un sujet que j'ai l'occasion d'observer en toute impartialité en ma qualité de kinésithérapeute depuis 20 ans, tuteur à la personne d'une de mes patiente depuis 3 ans, et petit fils de mes grands-parents.

Je suis également ouvert à la discussion.

Expand full comment
Avatar de Alain M

Oui Franck a bien évidemment raison. Cependant au delà du tarif et des modalités contractuelles, il serait intéressant de s'intéresser à ce que ces services apportent par rapport au système actuel : souplesse? Rapidité ? Échange différent avec les intervenant ? Rien? Et donc éventuellement comment apporter ces différences dans le modèle Saad.

Expand full comment
Avatar de Frank NATAF

Très juste, il est évident que l expérience client joue beaucoup, en revanche, le paradigme consistant à créer un modèle économique sur une distorsion du droit du travail est de toute façon la meilleure méthode pour aller dans le mur

Expand full comment
Avatar de mayer A

j'ai failli"craquer"pour YOOJO..arrivée au stade final,'y ai renonc :faute de compréhension du tarif appliqué à l'intervenant et à celui de l'employeur(moi)de plus du double.Où va la différence si l'intervenant est lésé par le système gré à gré?Par contre j'en regretterai la souplesse,la rapidité du service,interchangeable :si il ne convient pas(ce qui n'est pas le cas du système SAAD ou le personnel est rarement plus qualifié et PEU DISPONIBLE.C'est un vrai "boulot" pour l'accompagnement des ainés surtout seuls: cela peut être une vraie profession (j'ai 86 ans et je pense me racheter une perceuse et m'en servir moi même..

Expand full comment
Avatar de catherine

Ces start up fonctionnement sur un système d esclavage indigne d un pays riche comme le notre

Expand full comment