Comment appeler les vieux en 2024

Toutes les expressions passées au crible, même les pires : pépère et mémère | vieux et vieille | senior | aîné | grand-père et grand-mère | petite mamie et petit papi.

Avez-vous jamais arpenté le dédale sémantique à la recherche du terme parfait pour désigner nos aînés ?

Un qualificatif qui parvienne à naviguer sur les eaux troubles de notre époque, oscillant entre respect et dérision, tendresse et stigmatisation.

Un mot qui, tel un acrobate linguistique, réussit l'exploit d'être descriptif sans sombrer dans la froideur analytique d'un rapport de l'INSEE.

Un mot familier ?

Familier, oui, mais sans cette pointe de condescendance qui suinte souvent des surnoms octroyés par une jeunesse se croyant éternelle. Précis, assurément, mais sans l'austérité d'un diagnostic posé par un médecin légiste.

Le Saint Graal lexical, en somme, qui incarnerait à la perfection l'image que nous souhaitons renvoyer de nos aînés, un mot à brandir comme un étendard, exempt de toute ambivalence.

La quête du Graal lexical

Dans cette quête, certains termes apparaissent comme des évidences, adoptés avec enthousiasme par la presse ou les professions médicales. Ils résonnent dans les colloques et remplissent les colonnes des magazines, prétendant avec une assurance feinte résumer l'expérience complexe et richement nuancée du vieillissement. Pourtant, dans le cadre intime d'une conversation de famille, ou dans le tumulte d'une discussion au café du village, ces mots semblent tomber à plat, déconnectés de la réalité qu'ils prétendent décrire.

Rendre à César ce qui revient à Jules

Et puis, il y a ces termes, chargés de connotations, indissociables de leur créateur. Des étiquettes presque devenues des marques déposées, que l'on manie avec précaution, sous peine de se voir accusé de plagiat intellectuel.

Parler des "Quincados" sans convoquer l'esprit de Serge Guérin relève de la gageure, tout comme évoquer les "Boomers" sans rendre hommage à Michèle Delaunay serait une faute de goût.

Remarquons toutefois que, depuis trois ans, l’expression boomer jusqu’alors présentée comme une marque communautaire - associée aux soixante-huitards - par la Ministre est devenue une insulte que les Modernes crachent au visage des supposés Anciens pour leur reprocher tous les maux de notre époque.

Quant au “nold” inventé par Danone, difficile de lui trouver une raison d’être hors de son microcosme. Si cette petite communauté s’échange du nold à tour de post, la reconnaissance reste très limitée. Lire mon étude complète sur ce phénomène pour le comprendre :

Ces mots, empreints d'une ironie mordante ou d'une tendresse parfois maladroite, semblent nous échapper dès lors qu'on tente de les utiliser hors de leur contexte originel.

Dans cette jungle sémantique, le cynisme et l'ironie deviennent nos armes pour déjouer les pièges du politiquement correct et de la sensiblerie.

Peut-être, après tout, que le terme parfait est celui qui saura capturer l'essence de cette génération avec humour et affection, sans céder aux sirènes de la facilité ou de la caricature.

Un mot qui, tout en évoquant les rides et les souvenirs accumulés, parlerait aussi de résilience, de sagesse, et pourquoi pas, d'une indomptable joie de vivre.

Parcourons-les en quête du Graal lexical. Ce mot magique que vous pourrez utiliser sans rougir dans toutes vos campagnes, vos contenus, vos post et vos prises de parole.