Longévité

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Comment transformer votre innovation en politique publique grâce à l'Article 51

Sur 160 projets testés depuis 2018, près de la moitié aboutit. Le rapport 2025 révèle ce qui fonctionne pour la Silver économie.

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Alexandre Faure
nov. 26, 2025
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Bienvenue sur Longévité, le média qui décrypte la Silver économie.

L’actualité m’a donné l’opportunité de creuser un dispositif dont vous avez peut-être déjà entendu parler de la part de professionnels qui prennent rarement le temps de vous l’expliquer, l’Article 51.

Partant du rapport annuel 2025 publié le 18 novembre j’ai tiré le fil, déroulé la pelote et je vous offre une analyse complète pour vous aider à :

  1. Comprendre

  2. Postuler

  3. Ne pas postuler

Et surtout, répondre à LA question

Comment savoir si ça vaut le coup pour mon projet à date de monter un dossier Article 51 ?

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L’article 51 de la loi de financement de la Sécurité sociale 2018 permet de tester pendant trois à cinq ans des organisations de soins qui nécessitent des dérogations au droit commun : nouveaux modes de financement, coordination inédite entre acteurs, protocoles de coopération entre professionnels.

L’Assurance Maladie finance ces expérimentations, et si les résultats sont concluants, elles peuvent être généralisées à l’ensemble du territoire.

Quand songer à l’article 51

Je sais, l’idéal serait que les Français anticipent leur vieillissement et financent eux-mêmes leur maintien en autonomie. Nous en avons déjà parlé : le patrimoine est là, les solutions existent, mais les mentalités évoluent lentement.

D’ici à ce que ce pivot culturel s’opère - et il s’opérera - autant utiliser les leviers existants du système.

Trois situations où le dispositif prend son sens

L’article 51 se révèle pertinent dans trois situations précises.

  1. Votre innovation bute sur un verrou réglementaire : impossible de facturer autrement qu’à l’acte, interdiction de déléguer certains actes entre professionnels, cloisonnement des financements sanitaire et médico-social.

  2. Vous avez besoin d’un financement public pour tester à échelle réelle, sur plusieurs territoires, pendant plusieurs années.

  3. Vous cherchez une crédibilité institutionnelle pour convaincre de futurs partenaires ou financeurs : l’autorisation article 51 valide la pertinence de votre approche.

Les contraintes en contrepartie

En revanche, si votre projet peut se déployer dans le cadre existant, conservez votre autonomie.

L’article 51 impose des contraintes lourdes : système d’information standardisé, remontée de données, évaluation par des organismes externes, gouvernance partagée avec les institutions.

Le jeu doit en valoir la chandelle.

Ce que révèlent les 160 projets accompagnés

Un entonnoir sélectif qui révèle ce qui fonctionne

Depuis 2018, 1 073 projets ont été déposés. Un chiffre qui témoigne de l’appétence du terrain pour l’innovation, mais aussi de la sévérité du filtre.

401 projets ont été jugés non recevables dès l’analyse d’opportunité préalable : projets ne nécessitant pas de dérogations au droit commun, redondances avec l’existant, absence d’innovation organisationnelle réelle. Cette étape, formalisée en 2022, permet de rejeter rapidement les projets inadaptés et d’éviter d’épuiser les porteurs dans des instructions longues et coûteuses.

214 autres ont été rejetés sur le fond après instruction complète : modèle économique non viable, périmètre expérimental flou, absence de coordination territoriale.

Au final, 122 projets ont été autorisés à expérimenter. Parmi eux, 101 ont été abandonnés en cours de route - nous y reviendrons. Restent donc environ 160 projets accompagnés qui constituent le cœur du dispositif : ceux qui ont démarré leur expérimentation et sont allés suffisamment loin pour être évalués.

De l’expérimentation à l’intégration au droit commun

Sur ces 160 projets accompagnés, 102 expérimentations sont terminées : elles sont allées au bout de leur période d’expérimentation (ou ont connu une fin anticipée) et ont fait l’objet d’une évaluation finale.

Parmi ces 102 expérimentations terminées, 48 ont reçu un avis favorable à une généralisation par le Conseil stratégique de l’innovation en santé (CSIS). Cet avis signifie que le dispositif mérite d’être pérennisé, mais tous ne sont pas encore effectivement transposés.

15 dispositifs ont été intégrés au droit commun. Ils sont désormais accessibles sur l’ensemble du territoire, financés par l’Assurance Maladie dans le cadre des règles habituelles. Les textes réglementaires ont été publiés, le cadre de financement pérenne est acté. ASALEE (protocole de coopération médecin/infirmière), PEPS (paiement en équipe de professionnels de santé), DOMOPLAIES (traitement des plaies chroniques) figurent parmi ces réussites.

17 expérimentations sont en période transitoire. Cette phase dure 18 mois maximum et sert de sas entre expérimentation réussie et déploiement national : formation des professionnels, adaptation des systèmes d’information nationaux, finalisation du modèle de financement pérenne.

  • ICOPE (prévention de la perte d’autonomie),

  • PEGASE (enfants protégés),

  • et plusieurs dispositifs d’activité physique adaptée comme ETAPES

se trouvent dans cette phase.

Vieillir en bonne santé : Icope révolutionne la prévention

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Alexandre Faure
·
Jul 16
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Restent 54 expérimentations terminées mais non généralisées. Elles ont reçu un avis défavorable, un avis mitigé, ou ont été arrêtées avant une montée en charge suffisante. Certaines ont produit des enseignements utiles sans justifier une transposition à l’identique : trop contextuelles, gains trop modestes, ou modèle trop coûteux pour une généralisation nationale.

Quand le rapport parle d’environ la moitié des projets accompagnés aboutis, il vise ces expérimentations menées jusqu’à leur terme et évaluées, qu’elles soient généralisées ou non. Les 15 dispositifs intégrés au droit commun représentent le noyau dur : ceux qui, après évaluation, ont fait l’objet d’une décision explicite de pérennisation nationale.

La Silver économie au cœur du dispositif

Les thématiques Silver économie dominent largement. 26 dispositifs portent sur le repérage des fragilités et la perte d’autonomie - de loin la catégorie la plus représentée. 23 dispositifs concernent l’activité physique adaptée, preuve que la prévention par le mouvement est devenue une priorité de santé publique. 13 autres expérimentations testent de nouveaux modèles de prise en charge de l’obésité.

Ces chiffres ne sont pas anodins. Ils montrent que le dispositif finance massivement la prévention et le maintien de l’autonomie, pas seulement le curatif. Un signal fort pour les entrepreneurs qui travaillent sur ces thématiques.

Les trois constantes des projets qui réussissent

L’analyse des 15 dispositifs généralisés et des 17 en période transitoire révèle trois constantes structurelles.

Des partenariats multiples et complémentaires

Premier point commun : aucun acteur ne porte seul son projet. Les dispositifs qui réussissent s’appuient sur des partenariats où chaque acteur apporte son expertise spécifique.

Prenons PEGASE, dispositif de suivi sanitaire des enfants protégés par l’Aide Sociale à l’Enfance. Le projet associe la Fondation Falret (expertise dans l’accompagnement des publics vulnérables), les Départements (compétence protection de l’enfance), des bailleurs sociaux (mise à disposition des logements), et des professionnels de santé libéraux (suivi médical).

Sans cette complémentarité, le dispositif n’aurait jamais pu fonctionner. Les enfants protégés cumulent les fragilités sanitaires et sociales, nécessitant une prise en charge qui dépasse les compétences d’un seul acteur.

Même logique pour les dispositifs d’habitat inclusif : un bailleur social apporte son expertise immobilière et son assise financière, une association d’animation conçoit et pilote le projet social, le Département finance l’Aide à la Vie Partagée, les professionnels médico-sociaux assurent le suivi des résidents. Chacun dans son rôle, tous coordonnés.

Les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) sont particulièrement présentes dans les projets généralisés. Elles offrent une structure de coordination territoriale déjà existante, habituée au travail en équipe, avec des systèmes d’information rodés.

Une émergence du terrain, pas de la technostructure

Deuxième constante : ces projets partent du terrain. Ils sont portés par des professionnels qui ont identifié un besoin non couvert dans leur pratique quotidienne, pas par des technocrates en quête d’innovation théorique.

DOMOPLAIES, dispositif de traitement des plaies chroniques et complexes en Occitanie, est né de la frustration de professionnels confrontés à des patients qui multipliaient les allers-retours à l’hôpital faute de coordination entre ville et établissement. Le protocole qu’ils ont construit permet à des infirmiers formés de prendre en charge ces plaies à domicile, avec télé-expertise d’un médecin hospitalier si nécessaire.

Les dispositifs d’activité physique adaptée post-réadaptation cardiovasculaire (As du Cœur, ETAPES) sont nés du même constat terrain : les patients sortaient du centre de réadaptation motivés, mais abandonnaient toute activité physique quelques mois plus tard, faute d’accompagnement. Les cardiologues et kinésithérapeutes ont construit la solution à partir de ce qu’ils observaient, pas à partir de recommandations descendantes.

Cette origine terrain explique aussi pourquoi ces dispositifs fonctionnent : ils répondent à un besoin réel, validé par l’expérience, pas à un besoin supposé identifié par une étude.

Une anticipation précoce des conditions de généralisation

Troisième constante, moins visible mais déterminante : les projets qui réussissent ont anticipé dès l’année 2 les conditions de leur généralisation.

Ils ont documenté précisément les ressources nécessaires : combien de temps de coordination par patient ? Quelles compétences professionnelles requises ? Quel investissement en système d’information ? Quel modèle de financement viable une fois l’expérimentation terminée ?

Cette anticipation change tout. Elle permet de dialoguer tôt avec les financeurs (ARS, CPAM) sur le modèle économique pérenne. Elle évite de découvrir en fin d’expérimentation que le dispositif, bien que performant, coûte trop cher pour être généralisé. Elle garantit que les professionnels formés pendant l’expérimentation pourront continuer à exercer selon les nouveaux protocoles.

À l’inverse, plusieurs expérimentations arrivées à échéance en 2024-2025 se retrouvent bloquées parce qu’elles n’ont pas préparé cette transition. Le rapport 2025 qualifie cette période de “phase difficile” et de “moment de la preuve du concept” : 75 expérimentations doivent basculer dans le droit commun ou s’arrêter, et toutes n’ont pas anticipé les modalités de cette bascule.

Le rôle central des maisons de santé pluriprofessionnelles

Le rapport 2025 insiste sur un point : les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) sont souvent à l’origine ou en copilote des dispositifs innovants. Cette surreprésentation n’est pas anodine.

Une MSP regroupe, sur un ou plusieurs sites, au minimum deux médecins généralistes et un auxiliaire médical (infirmier, kinésithérapeute), parfois d’autres spécialistes. Les professionnels y exercent en statut libéral, mais organisent leurs soins de manière coordonnée autour d’un projet de santé commun validé par l’ARS.

Pourquoi les MSP portent-elles tant de projets article 51 ? Elles cumulent trois atouts décisifs.

D’abord, elles voient concrètement les limites du système actuel. En première ligne sur les soins de premier recours, la prévention, les maladies chroniques, la dépendance, elles identifient rapidement les dysfonctionnements : ruptures ville-hôpital, manque de coordination, trous dans la prévention, patients perdus de vue.

Ensuite, elles ont déjà une culture d’exercice coordonné. Les projets article 51 demandent ce que les MSP savent faire : travail d’équipe structuré, protocoles pluriprofessionnels partagés, capacité à formaliser un projet de santé avec objectifs et indicateurs, habitude de coopérer avec l’ARS et l’Assurance Maladie.

Enfin, elles disposent d’une masse critique suffisante pour porter des projets complexes. Un coordinateur ou référent projet, un secrétariat, un système d’information partagé, un volume de patients suffisant pour rendre l’expérimentation évaluable. À l’inverse, un cabinet isolé peine à supporter la charge de conception, de gestion et d’évaluation d’un article 51.

Les politiques publiques misent explicitement sur les MSP comme “bras armé” des transformations de premier recours. Ce qui en fait des candidates naturelles pour tester de nouveaux modes de rémunération (forfaits d’équipe, paiement à la séquence) et de nouvelles organisations.

Cette analyse des constantes de réussite permet de comprendre ce qui fait qu’un projet article 51 aboutit. Pour illustrer concrètement comment ces trois éléments s’articulent dans la pratique, penchons-nous sur un dispositif en période transitoire qui coche toutes les cases : Vigie Age.

Case study : Vigie Age

Solution domiciliaire pour les personnes âgées en situation complexe

Une population abandonnée par le système

Vigie Age illustre ce que l’article 51 permet de tester. Le dispositif s’adresse aux personnes de 70 ans et plus, polypathologiques, en situation clinique et cognitive complexe, qui ne peuvent ou ne souhaitent pas intégrer un EHPAD.

Une population que le système actuel abandonne : trop fragile pour rester seule à domicile, trop autonome pour l’EHPAD, trop complexe pour les services classiques.

Un coordonnateur unique pour orchestrer les interventions

Le dispositif propose un accompagnement global, continu et renforcé via une coordination entre professionnels sanitaires, médico-sociaux et sociaux.

Concrètement : un coordonnateur unique centralise les informations, planifie les interventions, ajuste le plan d’aide en temps réel selon l’évolution de l’état de la personne.

Les professionnels communiquent entre eux, partagent les données, interviennent de façon complémentaire plutôt que redondante.

Des résultats qui valident le modèle

Les résultats observés : maintien à domicile dans de meilleures conditions, amélioration de la qualité de vie des personnes âgées et de leurs aidants, réduction des hospitalisations évitables.

Le dispositif teste un nouveau modèle de financement : au lieu de payer chaque intervenant séparément, l’Assurance Maladie finance un forfait global qui rémunère la coordination et les interventions.

Vigie Age est en période transitoire. Cela signifie que l’évaluation est positive, que le modèle fonctionne, et que l’État prépare son intégration au droit commun.

D’ici 18 mois, ce qui était une expérimentation locale deviendra une solution accessible sur tout le territoire.

Trois enseignements pour la Silver économie

  1. La coordination vaut plus que la multiplication des services. Les personnes âgées ne manquent pas d’offres, elles manquent de cohérence entre ces offres.

  2. Le financement au forfait change la donne. Il permet de rémunérer le temps de coordination, aujourd’hui invisible et non financé.

  3. L’alternative à l’EHPAD existe, à condition d’accepter une organisation plus complexe et plus exigeante.

Mais tous les projets ne connaissent pas ce succès. Le rapport 2025 est transparent sur les échecs et en analyse les causes avec précision. Comprendre pourquoi certains projets échouent est aussi instructif que d’étudier les réussites.

Les raisons documentées d’échec

Les trois motifs principaux d’abandon

Le rapport 2025 analyse sans fard les 101 projets abandonnés en cours d’expérimentation.

  1. Les problèmes de système d’information. Coûts sous-estimés, absence d’interopérabilité entre systèmes des différents acteurs, circuits de facturation dérogatoires trop complexes.

  2. Les difficultés de coordination. Partenariats non formalisés, gouvernance floue, mobilisation insuffisante des professionnels.

  3. La surestimation des inclusions. Écart moyen de 40% entre prévisions et réalisations.

Le cas emblématique du Forfait Réorientation Urgences

L’expérimentation “Forfait Réorientation Urgences” cristallise ces échecs.

L’objectif : réorienter 5 à 10% des patients se présentant aux urgences sans nécessité hospitalière vers la médecine de ville, en finançant cette réorientation par un forfait de 60€ versé aux structures d’urgences.

37 structures devaient participer, 24 ont participé. 102 229 réorientations attendues, 93 543 réalisées. 3 structures ont atteint le taux cible de réorientation.

Une analyse éclairante de l’échec

L’analyse de l’échec est éclairante.

Un tiers des structures ont organisé la réorientation au sein même de la structure d’urgences, alors que le cahier des charges prévoyait une réorientation vers la ville. Un tiers seulement a conventionné avec la médecine de ville.

Les médecins libéraux n’ont pas joué le jeu : la mission de réorientation était aléatoire, sans garantie de patients, et sans contrepartie financière directe pour eux.

Les infirmiers d’accueil et d’orientation refusaient d’engager leur responsabilité sans validation médicale. L’absence d’agenda partagé entre urgences et médecine de ville rendait la prise de rendez-vous chronophage.

Le Conseil stratégique de l’innovation en santé a rendu un avis défavorable unanime. Non pas parce que l’objectif était mauvais, mais parce que d’autres leviers devaient être mobilisés en priorité : coordination territoriale via les CPTS, Service d’Accès aux Soins, éducation à la santé.

Le forfait de réorientation ne changeait rien au problème de fond : l’absence de coordination entre hôpital et ville.

Une opportunité à saisir avec lucidité

La Journée nationale des porteurs du 18 novembre 2025 a marqué la maturité du dispositif. Le fil rouge portait sur l’expérience patient, avec une attention particulière à la santé mentale.

Le “village des porteurs” a permis les retours d’expériences et les échanges entre innovateurs. Ce qui ressort : l’article 51 est devenu un écosystème d’innovation, avec ses codes, ses réseaux, ses success stories et ses échecs instructifs.

Des débouchés réels pour la Silver économie

Pour la Silver économie, c’est une opportunité de tester des modèles qui, autrement, resteraient à l’état de prototypes faute de financement.

Les 17 expérimentations en période transitoire prouvent que le chemin vers la généralisation existe. Plusieurs dispositifs article 51 sont devenus des politiques publiques nationales, intégrés dans la stratégie Sport-Santé 2025-2030 ou la loi “Bien vieillir”.

Ne boudons pas cette opportunité si elle se présente. Mais gardons à l’esprit les cas où c’est pertinent : innovation organisationnelle réelle, besoin de dérogations réglementaires, coordination territoriale solide, modèle économique viable après expérimentation.

Si ces conditions sont réunies, l’article 51 peut transformer une bonne idée en solution déployée à l’échelle nationale.


Pour les abonnés premium : dans la partie réservée ci-dessous, je liste les projets généralisés. Cela vous donne un aperçu plus fin de ce qui fonctionne, même si - comme toujours en entrepreneuriat - ce n’est pas l’idée qui compte, mais son exécution.

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