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L'intelligence artificielle surpasse les médecins humains dans les consultations en ligne : une étude renversante
Serait-ce la solution pour lutter contre les déserts médicaux ?
La semaine entre les 2 premiers ponts de mai est toujours un peu calme, voire morne, surtout quand elle se situe sur les vacances scolaires d’un tiers des Français et qu’elle coïncide avec l’arrivée d’un climat printanier.
Mais cela ne m’a pas empêché de travailler comme un acharné pour produire en l’espace de 5 jours :
L’analyse que vous êtes en train de lire,
Un dossier premium consacré aux compléments alimentaires sorti mercredi,
Une énorme mise à jour de ma base de données des agetech et un site web relooké que j’ai publiés jeudi,
Un post LinkedIn quotidien (sauf samedi, faut pas pousser)
Des échanges passionnants avec plusieurs clients, prospects, amis et contacts divers.
Qu’est-ce qui fait marcher Tapie ⚡⚡
(Clin d’œil réservé aux boomers)
Non, je ne suis pas un surhomme, non je ne me dope pas et non je ne sous-traite pas tout mon travail à ChatGPT.
J’ai la chance de travailler sur un sujet qui me passionne et je suis motivé à produire du contenu car je sais que la communauté à qui je le destine soutient et apprécie mes contributions.
Je ne vous dirai jamais assez souvent merci pour votre fidélité. Merci d’être chaque semaine plus nombreux à me lire. Et merci encore plus chaleureusement aux désormais 60 abonnés premium qui ont souscrit un abonnement payant, validant par leur geste la raison d’être de mon travail.
Si vous n’êtes pas encore abonné Premium, que ça vous tente, mais que vous souhaitez tester la marchandise…
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Le courrier des lecteurs 📬
Chaque semaine, je reviens sur certains commentaires postés par mes abonnés afin d’y apporter une réponse détaillée et de la mettre en perspective.
La 12è raison
C’est d’abord Frank Nataf qui réagit à l’analyse de dimanche dernier consacré aux 11 raisons qui envoient les seniors à l’Ehpad. Frank est le dirigeant fondateur du réseau Auxi’Life et le président de la Fedesap. Il m’écrit :
Il y a peut-être une douzième : parce que les aidants ne conçoivent pas que le domicile soit possible ou ne veulent pas continuer à domicile.
Je ne peux que valider cette douzième raison. C’est même bien souvent la principale raison de l’envoi à l’Ehpad : les proches ne peuvent ou ne veulent pas gérer le maintien à domicile, souvent soutenus ou incités par le corps médical qui affirme avec aplomb qu’il n’existe pas d’alternative à l’Ehpad en l’état.
C’est un thème que nous abordons souvent dans mes discussions avec Frank et c’est sans doute la raison qui m’a amené à la Silver économie en 2017. Parce que s’il est possible de remédier sans Ehpad aux 11 autres raisons évoquées la semaine dernière (allez lire l’édito pour vous les remettre en tête), rien n’est possible sans une mobilisation de la famille et des proches aidants.
Et bien souvent, ces derniers sous-estiment la contribution que peut apporter un - bon - SAAD dans ces situations.
Je pourrais faire un dossier sur le sujet, mais j’aimerais savoir à quel point ça vous botte, alors dites-le moi dans ce petit sondage :
Le prescripteur en or
La deuxième réaction a été postée par Jérôme Martin sur le dossier premium de mercredi. Le dossier porte sur le marché des compléments alimentaires de longévité et quand il l’a lu, Jérôme, qui est kiné libéral à Nice et fondateur de la Charly’s family, venait de recevoir la visite d’un naturopathe qui lui avait présenté sa gamme de produits - et proposé d’en devenir un prescripteur.
Et donc, voici le commentaire posté par Jérôme :
Merci pour cet analyse Alexandre, j'ai reçu hier matin une naturopathe qui est venu nous présenter au cabinet une marque de compléments alimentaires et nous a parlé de micronutrition. Le sujet est intéressant, et je comprend mieux la rétro énorme de 30% proposée par la marque. Ils ont un besoin vital de prescripteurs, je vais suivre ça de près (avec ma casquette de kiné).
Jérôme s’étonne qu’un fournisseur soit prêt à lui accorder 30% de rétrocommission sur les ventes réalisées grâce à ses conseils, mais cela ne devrait pas étonner les experts de la distribution B2C en Silver économie qui se cassent les dents sur un marché terriblement méfiant et frileux à leur égard.
Non, moi ça ne m’étonne pas et je trouve même l’investissement autrement plus sage que de filer la même chose à Facebook pour de la pub ou à Google pour de l’achat de mots clés.
Pourquoi ?
Comme je l’expliquai mercredi aux abonnés Premium, les producteurs de compléments alimentaires souffrent aujourd’hui d’un déficit de visibilité. Mis à part quelques très gros labos, le marché est composé de petites marques à la réputation très limitée.
Dans ces conditions, difficile de vendre en B2C sans s’appuyer sur un réseau de prescripteurs qui fera le lien entre votre client et votre produit.
Et quand il s’agit de vendre des pilules à des gens qui cherchent un remède, quel est la boutique à laquelle on pense immédiatement ?
La Pharmacie (qu’on n’appelle pas une boutique, mais une officine si on ne veut pas se faire clouer au pilori la prochaine fois qu’on ira y acheter du Doliprane).
Selon la dernière étude du Synadiet, le CA annuel des ventes de complément est de 2,3 Milliards d’euros, dont 1,15 milliard réalisé en officine. Voici la répartition par canaux :

Que constatez-vous ?
Les officines de pharmacie sont les seuls professionnels de santé à distribuer des compléments alimentaires aujourd’hui.
Pourquoi ?
Parce que le pharmacien bénéficie d’un capital crédibilité plus important, car c’est un professionnel de santé.
Mais dans une officine, le complément alimentaire est noyé au milieu d’une multitude de produits et il n’est pas toujours bien valorisé.
Rien d’étonnant donc à ce que les producteurs cherchent à diversifier leurs canaux de distribution en s’adressant à des professionnels de santé moins sollicités que les pharmaciens.
Et si le naturopathe propose 30% de commission à Jérôme Martin, c’est parce qu’il a calculé sa marge, il ne va pas vendre à perte.
Mes deux analyses de ces commentaires de lecteurs semblent éloignées l’une de l’autre, mais elles ont un point commun, saurez-vous l’identifier ?
Je ne vais pas vous faire lanterner pendant mille ans.
Le point commun.
C’est.
Que.
L’avis d’un prescripteur médical entre en jeu
Lorsque je dois arbitrer entre envoyer mémé à l’Ehpad et aménager sa meulière à Chaville pour un maintien à domicile, je demande l’avis de son médecin traitant.
Lorsque Lili la naturopathe veut diversifier sa clientèle, elle demande à Jérôme le kiné de faire l’article de sa vigne rouge.
Justifiée ou non.
Raisonnable ou exagérée.
L’autorité des professionnels de santé pour toutes les choses en lien avec la santé est indéniable et tout le monde l’a très bien compris.
Hélas, nous vivons dans un monde où le nombre de professionnels de santé diminue terriblement. Et cela ne va pas s’arranger tout de suite.
Comment trouver des alternatives ?
En délestant les professionnels d’une partie de leu charge, celle qu’ils peuvent confier à d’autres professionnels de santé ou… à des IA, par exemple ?
Justement, une étude récente sur le sujet a donné des résultats intéressants.
Des chercheurs de l'Université de Californie et de Human Longevity ont cherché à déterminer si l'intelligence artificielle (IA) pourrait mieux le faire que les humains. Les résultats ont été publiés dans le JAMA Internal Medicine.
Données analysées
Les chercheurs ont basé leur étude sur 195 échanges réels postés sur le forum Reddit r/AskDocs. Ils ont retenu les échanges où les questions initiales posées par les utilisateurs ont été répondues par des médecins vérifiés. Les questions répondues par d'autres professionnels de la santé ont été laissées de côté, car une réponse d'un médecin licencié constitue une meilleure référence.
Les chercheurs ont ensuite posé les mêmes questions à la version 3.5 de ChatGPT.
Modalités du test
Les réponses fournies par les médecins humains et celles fournies par le modèle d'IA ont ensuite été évaluées par une équipe de professionnels de la santé licenciés selon plusieurs critères. Les évaluateurs ont pris en compte "la qualité des informations fournies" et "l'empathie ou le comportement au chevet du patient". Les réponses ont été anonymisées et étiquetées "Réponse 1" et "Réponse 2". Chaque cas a été présenté à trois équipes différentes pour un total de 585 évaluations.
Diagnostic
L'IA a donné des réponses significativement plus longues en moyenne (211 mots contre 52 mots).
Les évaluateurs ont préféré la réponse du chatbot dans 78,6% des cas.
Les réponses du chatbot ont atteint un score moyen de 4,13 (mieux que "bon") et les réponses humaines 3,26 (moins bon que "bon").
De plus, 27% des réponses humaines, mais seulement 2,6% des réponses des machines, ont été jugées "inacceptables" (moins de 3).
ChatGPT a battu les médecins humains dans le pourcentage de réponses jugées "bonnes" ou "très bonnes" : 75,5% contre seulement 22% pour les humains.
Les réponses du chatbot ont été jugées plus empathiques (3,65 contre 2,15). 80,5% des réponses humaines et seulement 15% des réponses du chatbot ont été évaluées en dessous de "légèrement empathique" (moins de 3).
Les réponses du chatbot étaient près de 10 fois plus susceptibles d'être jugées "sympathiques" ou "très sympathiques".
"Les évaluateurs ont préféré la réponse du chatbot dans 78,6% des cas. Les réponses du chatbot ont atteint un score moyen de 4,13 (mieux que 'bon') et les réponses humaines 3,26 (moins bon que 'bon').”
Limites
Les chercheurs mentionnent plusieurs limites de leur étude, notamment le fait qu'un échange sur un forum en ligne ne reproduit pas un dialogue en face-à-face entre un patient et un médecin.
De plus, la taille de l'échantillon était limitée et certains des coauteurs faisaient également partie de l'équipe d'évaluation, ce qui aurait pu créer un biais malgré la conception en aveugle de l'étude.
Enfin, il est possible que tous les médecins humains dans l'étude ne soient pas anglophones, et la barrière de la langue aurait pu contribuer à l'impression de brièveté et de froideur.
Conclusion
En conclusion, les chercheurs suggèrent d'évaluer la possibilité d'intégrer les chatbots dans les milieux cliniques. Bien que les chatbots ne puissent pas remplacer les professionnels de la santé humains (du moins pour l'instant), ils pourraient, selon les auteurs, être utilisés pour rédiger des messages destinés aux patients, qui seraient ensuite modifiés et approuvés par le personnel humain.
Dans les pays en développement, où l'accès aux professionnels de la santé humains est souvent limité, les chatbots pourraient être encore plus importants pour fournir une évaluation initiale et une assistance.
Enfin, les réponses générées par les chatbots aux questions de santé pourraient aider à contrer les quantités importantes d'informations incompréhensibles, contradictoires ou carrément trompeuses qu'une recherche sur le web peut souvent produire.
Article Source et étude détaillée à lire (en anglais) sur Lifespan : https://www.lifespan.io/news/ai-beats-humans-in-answering-healthcare-related-questions/
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