On ne prête - pas - qu'aux jeunes !
Les analyses de Longévité #2 | Les seniors et l'épargne | Crédit conso des seniors | Viager et alternatives
Arrivé à la retraite, vous cessez de gagner de l’argent. Vous entamez la période de votre existence où vous allez dépenser le pécule amassé pendant votre vie active. Soit directement en grignotant vos économies, soit indirectement en percevant des rentes, des pensions de retraite et des indemnités d’assurances.
Et donc, votre perception de l’argent change radicalement, tout comme votre relation au risque à commencer par le risque de perdre de l’argent.
Illustrations par l’épargne
Bien que 43% des personnes âgées de 65 ans et plus continuent d’épargner pour leur retraite1, 71% des citoyens privilégient une épargne sans risques2.
L'Université de Stanford3 a mené une étude de recherche sur le sujet, et les résultats ont des dimensions générationnelles.
L'enquête a interrogé 2 470 investisseurs dont les économies allaient de moins de 10 000 $ à plus de 500 000 $. Les résultats révèlent des différences marquées entre la génération Y et la génération Z d'une part, et les baby-boomers d'autre part.
Environ les deux tiers des jeunes générations déclarent être préoccupées par les problèmes environnementaux et sociaux tels que les émissions de carbone et l'inégalité des revenus. Les mêmes deux tiers des investisseurs âgés de 58 ans et plus ont déclaré qu'ils n'étaient que "quelque peu" ou "pas du tout" préoccupés par ces questions, du moins en ce qui concerne leurs investissements.
Alors que l'investisseur moyen dans la vingtaine ou la trentaine était prêt à perdre entre 6 % et 10 % de ses investissements pour voir les entreprises améliorer leurs pratiques environnementales, le baby-boomer moyen ne voulait rien perdre.
L'article cite David Larcker, l'un des coauteurs de l'étude et professeur émérite de comptabilité : Les personnes âgées ont un horizon temporel plus court ; s'ils perdent beaucoup d'argent parce que leur fonds passe massivement à l'ESG (équivalent américain de “notre” Investissement socialement responsable, ou ISR), ils n'auront pas beaucoup de temps pour le rattraper. Si vous avez 30 à 40 ans pour le faire, c'est moins douloureux.
Mais quelque chose d'autre se passe aussi. Les personnes âgées pensent que les rendements vont être assez faibles dans les années à venir. Ils pensent également qu'ils ont une assez mauvaise compréhension de l'évolution des prix du marché. Les jeunes, quant à eux, sont beaucoup plus optimistes quant aux rendements et se sentent très confiants dans leurs connaissances.
Maintenant, si vous pensez que les prix vont augmenter chaque année de 10% ou 15%, vous pourriez être prêt à abandonner une partie de votre pécule car il va encore grandir pour devenir assez gros. Si vous pensez que la croissance sera beaucoup plus faible – c'est ainsi que les personnes âgées la voient – alors votre arithmétique interne sera différente.
Je pense que c'est une explication très logique de la grande divergence générationnelle dans les attitudes. Mais il existe également une grande divergence générationnelle dans la taille des portefeuilles – fortement pondérée vers les investisseurs plus âgés. S'ils commencent à accorder plus d'attention aux rendements qu'ils obtiennent des fonds fortement engagés dans l'ESG, il est possible que toute la tendance s'effondre en raison d'un bon retour sur investissement à l'ancienne.
Cette analyse est révélatrice de la manière dont un senior aborde la question des revenus. Il ne peut pas se permettre le risque de perdre de l’argent, car il n’aura pas le temps de reconstituer son capital s’il en a un besoin impérieux.
Or, comme nous allons le découvrir aujourd’hui, être vieux, c’est aussi ne pas bénéficier de la même mansuétude des banquiers que les plus jeunes quand on frappe à la porte de la succursale pour demander un crédit conso.
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